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Après avoir passé une longue journée à se lamenter dans une petite cellule à la gendarmerie de Bolbec, Laura et Paulette entendirent une voix résonner :
- Allez, Mesdames, on part !
-Où allons-nous ?
-Je suis désolé, Mesdames, mais je suis obligé de vous mettre une chaîne, dit le gendarme d'un air confus. Nous avons reçu une lettre, nous ordonnant d'emmener en prison toutes personnes cherchant à saboter l'effort de guerre et à trahir sa patrie.
- Quelle prison ?
- Rouen, montez !
De nombreuses ouvrières s'étaient regroupées autour de la gendarmerie et toutes les entourèrent au moment de sortir.
 
Une fois installées toutres deux dans la charrette tirée par des ânes, Laura se mit à pleurer et Paulette lui mit une gifle pour qu'elle se ressaisisse. Laura s'arrêta net de pleurer.
- Tu crois qu'on risque la peine de mort ? demande la plus jeune.
- Oui !
- Mais on n'a rien fait, Paulette !
Le gendarme répondit :
- Tous les coupables disent ça ! Ils tuent, ils volent mais ce sont tous des anges, il paraît. De toute façon, quelqu'un vous a vues, vous êtes cuites, et trahir la patrie, ben ça vaut le grand couteau, fallait réfléchir avant !
 
Paulette repensa alors à la jeune femme du médecin.