Rappels historiques

Le 28 juin 1914 à Sarajevo, un nationaliste serbe assassine l'archiduc François-Ferdinand, héritier de l'empire austro-hongrois. Par le jeu des alliances des grands pays d'Europe, l'événement va être le déclencheur de la Première Guerre mondiale.
 
Le 31 juillet, rue du Croissant dans le quartier de la presse parisienne, le député pacifiste et socialiste Jean Jaurès, fondateur du journal l'Humanité, est assassiné. Aucun obstacle ne résiste alors à la vague des va-t-en-guerre. Dès le lendemain, le gouvernement français décrète la mobilisation générale. Le 3 août, l'Allemagne déclare la guerre à la France. Les hommes se pressent pour répondre à l'appel de la mobilisation générale !
 
Le gouvernement et l'ensemble des partis politiques rêvent de se venger des Prussiens et de récupérer l'Alsace et la Lorraine annexées par l'Empire Allemand après la défaite de 1870. La ville est en liesse et les hommes rêvent d'en découdre, se pressant pour partir en pantalon garance avec un équipement militaire dérisoire dans la cour de la Gare de l'Est.

Une fois les hommes partis, le pays se transforme. La France a besoin des femmes. Auparavant employées dans des tâches mineures, elles vont tout assumer. Dans les grandes villes (ci-dessus en Bretagne), les " munitionnettes " travaillent dix heures par jour dans les usines d'armement. À partir de l'été 1914 dans une France majoritairement agricole, elles assument avec les vieillards et les enfants les durs travaux des champs, labourant en tirant les charrues, la plupart des chevaux de traits ayant été réquisitionnés ! Des milliers d'infirmières investissent les hôpitaux de guerre et les maisons de santé pour soigner les Gueules Cassées. Les marraines de guerre écrivent aux soldats, envoient des colis, visitent les blessés. Dans les grandes villes, les femmes remplacent partout les hommes, elles distribuent le courrier, conduisent les bus et les tramways, fabriquent des balles par millions, des obus par milliers. Plus de trente mille femmes sont enrôlées et payées par l'Etat pour offrir un peu de tendresse aux combattants…

À pas de géants, les troupes à casques à pointe passent la frontière et envahissent le nord et l'est du pays, faisant reculer les premières colonnes commandées par le général Joffre. Les défaites s'enchaînent et les hommes politiques décrètent l'Union Sacrée et installent le gouvernement à Bordeaux, à l'abri des bombardements et des risques probables d'envahissement de la capitale. Tous les hommes pouvant se battre sont appelés au feu et le général Gallieni organise la défense de Paris. Il réquisitionne les taxis, les camions, les ambulances pour transporter une armée complète vers le front. Début septembre, la bataille de la Marne rétablit le rapport des forces. À l'automne, le front s'étend du nord de la Suisse à la mer du Nord. Quand le gouvernement rassuré revient siéger à Paris, les soldats des deux camps s'enfoncent dans la terre. Face à face, la terrible guerre de tranchées commence. Après la guerre de mouvements et la course à la mer, les troupes s'installent face à face, dans les tranchées. Des milliers de morts tombent pour récupérer de minuscules territoires.

Entre 1916-1917, les grandes batailles s'enchaînent : bataille de la Somme, du Chemin des Dames dirigée par le sinistre Général Nivelle, bataille de Verdun (dirigée par Philippe Pétain, 600.000 morts). En Europe centrale, la bataille des Dardanelles oppose la France et l'Empire Britannique à la Turquie. Dans ce qui deviendra l'Arabie Saoudite, les alliés pénètrent l'Empire Ottoman et Laurence d'Arabie passe à la postérité. Au Nord, la bataille du Jutland est l'une des plus grandes batailles navales de l'Histoire. Sur le front polonais et ukrainien, la Russie Tsariste s'affaiblit. La révolution couve. Son alliance avec les puissances européennes oblige le Tsar à conduire une guerre qui l'affaiblit de jour en jour. Après la bataille de Tannenberg que gagne l'Empire Prussien, les Russes sont exsangues.
 
À la fin de l'année 1917, en France les ouvrières seront quatre cent mille, les employées dépassent de 20 % les effectifs qui existaient avant-guerre. Chaque jour, elles découvrent l'autonomie, de travail, de vie, de subsistance. De nombreuses employées feront grève pour obtenir de meilleurs salaires. Les allures évoluent, la place traditionnelle des femmes se modifie. Les " garçonnes " coupent leurs cheveux…
Les USA entrent en guerre et deux millions de soldats américains rejoignent le front, redonnant le moral aux troupes décimées.
 
Les idées révolutionnaires gagnent l'ensemble de l'Empire Russe et les mutineries se succèdent sur le front. En février 17, la révolution dirigée par Lénine, Boukharine et Zinoviev chasse le Tsar. Les Bolcheviks se préparent à prendre le pouvoir en octobre 17.
Présents en Europe, leurs espions s'apprêtent à relayer la politique diplomatique du futur état soviétique qui prépare une paix séparée à Brest-Litovsk avec l'Allemagne.
 Début 1918, l'Allemagne reprend l'offensive avec la grosse Bertha qui bombarde Paris, Reims et d'autres villes.
Une nouvelle offensive alliée conduite par le maréchal Foch enferme les armées allemandes, prises dans un étau. Les Italiens ont quitté l'alliance après la victoire de Vittorio Veneto et les Autrichiens se retirent de la coalition des Empires centraux. L'Allemagne, isolée, seule face à la coalition alliée capitule en novembre 1918.
 
Le conflit aura fait plus de dix-huit millions de morts, dont de nombreux soldats coloniaux (1 sur 10) La France a subi une saignée considérable, près d'un tiers des hommes appelés sous les drapeaux. Commence alors l'ère des Gueules Cassées, des mutilés de guerre et des 630.000 veuves de guerre et 800.000 orphelins…
 

A Berlin, la révolution Spartakiste éclate et se termine dans le sang, Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht sont assassinés. L'armée française occupe la Ruhr, un adjudant vaincu de la première guerre mondiale appelé Adolf Hitler pense déjà à la revanche...

Alain Bellet

 

 

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