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- Fils de
nouveau converti au catholicisme, élève au
collège créé par
l'évêque d'Alès, le jeune homme
n'envisage pas le séminaire et la prêtrise
que souhaitent ses professeurs, pas davantage la
carrière de négociant comme son
père, et quittant le royaume clandestinement il
devient proposant-pasteur à Genève
après avoir découvert le Désert.
Reçu franc-maçon dans la première
loge genevoise, il s'enthousiasme pour la
République des Lettres et rejoint Copenhague pour
occuper une charge de précepteur à la Cour.
Ecrivain et essayiste prolixe publiant le plus souvent
à Amsterdam (la France d'alors est une terre de
censure et d'interdit) l'homme de lettres deviendra
l'ennemi de Voltaire, rencontré à Paris,
puis à Berlin. Sur dénonciation indigne du
célèbre philosophe, il fera deux longs
séjours à la Bastille. A sa sortie de
détention, La Beaumelle est exilé en
Languedoc, affaibli et malade.
- Bien
davantage que la liberté de conscience, il exige
la reconnaissance de la tolérance civile et sera
l'un des précurseurs de la laïcité
républicaine, cinquante ans avant les
bouleversements de la Révolution
française,
- L'ouvrage
d'Alain Bellet plonge le lecteur au sein du XVIIIe
siècle, suivant les pérégrinations
de son personnage dans une Europe despotique et frileuse,
marquée par l'intolérance et l'absolutisme.
Inconnu du grand public, Laurent Angliviel de La
Beaumelle est un homme de lettres cévenol du
siècle des Lumières (1726-1773). Au fil des
pages, l'auteur interpelle l'homme du passé, sur
ce qui les rapproche, la culture protestante,
l'écriture, les engagements, la fraternité,
l'aventure, mais aussi les Cévennes, meurtries
jadis par la défaite des
Camisards.
-
- L'écrivain
Alain Bellet
- Auteur
de plusieurs romans noirs et d'une dizaine de romans
historiques pour la Jeunesse, Alain Bellet est
passionné d'Histoire. D'origine protestante,
né à la Bastille un 14 juillet, il s'est
toujours battu pour plus d'égalité sociale,
davantage de fraternité. Il a aussi publié
de nombreux livres documentaires consacrés
à la mémoire sociale des plus humbles, au
Moyen-Age, à la féodalité, aux
relations entre le peuple et les monarques, la Commune de
Paris, ainsi qu'à l'Histoire de Paris et des
Parisiens.
-
- La
photographe Patricia Baud
- Fortement
attachée à la mémoire sociale et
à la trace dans l'ensemble de son travail
photographique, elle a co-écrit et illustré
plusieurs ouvrages mémoriels dont " Paris Capitale
des Arts et des Révoltes " et " L'Usine de ma vie
" avec Alain Bellet. L'auteure a récemment
réalisé une exposition originale
inédite " Les Univers de La Beaumelle " suivant
les chemins buissonniers de l'écrivain des
Lumières.
-
- Un
plaidoyer pour la tolérance
L'Asiatique
tolérant
- Un
livre de Laurent Angliviel de La
Beaumelle
-
- " Emor porta
plus loin ses vues amitieuses. Elle prétendit
à la Monarchie universelle & réunissant
en sa personne deux Pouvoirs incompatibles, tenant d'une
main l'Encensoir & de l'autre le Glaive, elle jeta
sur je ne sais quelle Pierre les fondements de son nouvel
Empire. L'exécution de ses vastes projets n'allait
pas avec la même promptitude que ses désirs.
Ennuyée de cette lenteur, elle leva le masque,
& régna seule, toujours pourtant sous le nom
de Ristkesusi. La Tyrannie qu'elle exerça sur les
Princes & les Sujets augmenta prodigieusement sa
puissance. Les plus grands Monarques, qui sans doute
étaient alors les plus imbéciles,
tremblaient au seul son de sa voix. Un morceau de Papier,
qu'elle ne daignait pas même remplir de
caractères Magiques, suffisait pour les
détrôner. "
- Protestant,
Franc-Maçon, Homme de Lettres, La Beaumelle est
aussi un écrivain versé dans la
littérature imaginative. L'Asiatique
tolérant est en effet une Utopie.
Présenté par l'auteur comme une simple "
traduction ", l'ouvrage met en scène la recherche
du pouvoir absolu, décrivant, par le détour
d'un royaume imaginaire, celui que connaît de
très près l'auteur.
- Le livre,
présenté comme un Traité à
l'usage de Zéokinizul, roi des Kofirans,
surnommé Le Chéri, est supposé
traduit de l'arabe du Voyageur Bekrinoll, par Mr de
*****. Il porte en exergue ces mots que Castellion,
précurseur de la liberté de conscience,
aurait pu rédiger : " J'excuse les erreurs et non
les cruautés. "
-
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