- « Pourquoi cela ? Pourquoi
ça m'arrive à moi ? Moi qui avais toute
la chance de mon côté ! J'étais
pourtant sûr de gagner aujourd'hui ! »
- Ce soir-là, l'homme qui se
faisait appeler Karl par tous ceux qu'il rencontrait,
venait de tout perdre. Comme d'habitude.
- À trente ans passés, il
ne laissait personne indifférent sur son
passage.
- À cause de la vilaine cicatrice
qui lui traversait le visage ? Peut-être aussi
parce qu'il était un étranger et
semblait venir de nulle part. D'Allemagne
peut-être, à cause de son accent
inimitable. Et puis, son grand manteau noir lui
donnait sans doute un aspect diabolique.
- Toujours solitaire, il jouait, jouait
et perdait encore. Ceux qui le croisaient
s'interrogeaient sur sa terrible cicatrice.
Était-elle le résultat d'une bagarre,
d'un combat ? Un coup d'épée sans
doute.
- Soudain, il quitta l'auberge, serrant
entre ses doigts un objet mystérieux qui ne le
quittait jamais. Était-ce une sorte de
porte-bonheur ? Un objet de valeur donné ou
trouvé quelque part ?
- Dehors, il faisait froid et la nuit
tombait presque. La ruelle était déserte
et seules quelques vieilles voitures à cheval
passaient dans le lointain.
Moi, Louise, je ne le connaissais pas
encore.
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- AUBERGE DE RAMPONNEAU
À BELLEVILLE AU XVIII°
SIÈCLE
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