L'empoisonneuse !
UNE AVENTURE PARISIENNE AVANT LA RÉVOLUTION
 
Roman collectif interactif 2005-2006 écrit avec les élèves de Vitry-le-François et la complicité d'Alain Bellet
Conseils historiques et littéraires, mise en forme Direction littéraire, suivi Internet
 
LA SEINE À PARIS ET LE TRANSPORT DES VOYAGEURS AU XVIII° SIÈCLE
© illustrations d'ensemble, Paris des Arts et des Révoltes, éditions Alfil, Musée Carnavalet
 
On l'appelait Aurélien dans les vieilles rues de Paris et il devait avoir onze ou douze ans. Les gens qui le connaissaient le disaient charmant et particulièrement doué dans plusieurs domaines.
Lui, il n'aimait que les choux à la crème que fabriquait une vieille femme affublée d'un curieux nom, La Roquette !
Chaque jour, elle allait sur la grand-place devant le Châtelet, près de la Seine, vendre ses gâteaux au marché mais certaines mauvaises langues disaient que parfois, ses choux étaient mauvais. Le faisait-elle exprès ?
 
C'était l'hiver et comme tous les pauvres, Aurélien avait froid, ce matin-là.
Il détestait l'hiver avec le soleil qui s'en allait de trop bonne heure, laissant la ville sans lumière ni chaleur, en proie aux mauvaises gens.
Cependant, le jeune garçon se méfiait de la nuit et des rencontres de hasard qu'il pouvait faire dans les auberges ou les tavernes louches. Pourtant, c'était là que sa vie allait être bouleversée, un soir venu.
En se dirigeant vers la vieille femme, il pensait toujours que la Roquette était étrange avec ses grands cheveux blancs qui pendaient sur ses épaules voûtées. Sa bosse se voyait à peine et sa canne faisait du bruit en heurtant les vieux pavés disjoints.
- Bonjour, Aurélien, tu veux un chou ou deux , ce matin ?
La voix de la vieille femme était grinçante et ses petites lunettes de fer semblaient devoir tomber sans cesse de son nez trop long. Le garçon la regarda, les mains plongées au fond des poches de son pantalon trop large et en mauvais état.
Bien souvent, Aurélien pensait que La Roquette était sa seule famille et que c'était bien de la croiser quelques minutes chaque jour, pour manger la crème aux oeufs un peu épaisse, et pour les mots un peu rudes échangés, même si ce n'était pas cela qui le faisait vivre et espérer en de meilleurs jours.
Soudain, des cris éclatèrent un peu plus loin au centre du marché.

À suivre

 
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