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- Un
monde débordé
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- Suivez la piste, ne vous
retournez pas, avancez
Ne fixez pas la
craquelure de la terre, leurs regards sont sans
pitié. Leurs mémoires retiennent la
curiosité, leur puissance s'abreuve de leur
incongruité...
- Le vieil homme gesticulait.
Ses bras immenses ponctuaient les mots criés.
Sa face rougeâtre prenait des expressions
sévères et son grand manteau gris vert
aux boutons d'or retenait difficilement le vent qui
s'engouffrait par saccades.
- -Ne vous retournez pas,
avancez
La petite Juliette serrait fortement la
main de l'adulte aux allures
dégingandées. De l'autre main, la petite
fille, âgée de sept ans, caressait le cou
du lapin cygne qui rythmait les pas des
fugitifs
- Ils fuyaient le feu de la
terre, la colère des roches, la folie des
hommes qui avaient bougé les équilibres
et l'étrange animal fait de plumes et de poils
blancs aurait pu en témoigner.
- -Ne vous retournez pas,
avancez
C'était comme un murmure venu des
profondeurs, un souffle désespéré
évitant une tragédie.
- Le manteau aux boutons d'or
avait fui tous les empires, évité les
ordres iniques, boudé les
représentations dérisoires.
- Le vieux avait choisi la
fuite, la petite lui avait fait confiance et
maintenant tous deux prenaient-ils conscience qu'ils
devaient convaincre les autres survivants
?
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- Ode
à la vie
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- Aujourd'hui, la
littérature est entrée en
résistance contre un ennemi qui n'a pas de
visage, qui n'a que l'identité vague et grise
de l'indifférence. Cela ne doit pas
décourager la passion d'écriture, au
contraire. C'est justement parce qu'il n'y a rien
à attendre du médiatique en
général, qu'écrire ressemble de
mieux en mieux a une vocation
désintéressée selon
l'écrivain français Georges Picard dans
"Tout le monde devrait écrire", éditions
Corti, parution le 31 aout 2006.
- Je n'avais jamais entendu
parler de l'artiste Xavier Veilhan. Son génie
est d'avoir contribué à la
démocratisation de l'art contemporain, entre
l'infiniment grand et l'infiniment petit, du cosmos
aux vies minuscules. D'où venons-nous, chacun,
chacune d'entre nous ? De quoi sommes-nous
constituées ? Quels sont les liens qui nous
attachent à la planète terre et à
nos frères et surs animaux et
végétaux au cur du parc culturel
de Rentilly ?
- L'exposition "Un
été dans la sierra" est une ode à
la vie. Le seul vrai voyage consiste, selon Marcel
Proust, à voir le monde avec les yeux d'un
autre. N'est-ce pas très
précisément au voyage que nous invite
l'interculturalité comme forme interrogative de
la pensée dans son élan nomade vers ce
qu'elle ne connaît pas ?
- Qu'on apprécie ou non
les arts vivants, je me sens minuscule, car on descend
tous de la même molécule que l'on soit
chrétien, juif, musulman, athée,
bouddhiste ou hindouiste... "Un été dans
la sierra" affirme la singularité de la nature
et son fort pouvoir d'évocation pour une
transhumance entre captation du réel et douces
notes de musiques a la manière de
Rimbaud.
- Ici, les silences ne
s'inventent pas. Comment ne pas songer à
l'absurdité de nos existences qui se prennent
trop au sérieux, prisonnières du carcan
d'une tradition patriarcale, des apparences qu'il
convient de sauver et privées de tout
émerveillement, source de l'intelligence et de
la sensibilité?
- Dans cette uvre, le
langage explore les âmes endormies sous le poids
de nos certitudes, des tabous et des peurs, et
réveille les clochettes de l'enfance perdue.
Bref, juste un instant de poésie à la
fois légère, grave et
intemporelle.
- La révolution de
l'artisan n'est pas révolution de palais, mais
révolution de l'être. En délivrant
la nature, elle nous délivre. Le monde et
l'homme s'émancipent, ensemble.
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- Amel Benaddi
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