Découvrir et s'emparer de l'oeuvre de Banksy, célèbre peintre de l'Art-street
accrocher son imaginaire à partir du sien... Ecrire...
 
 
COLETTE / Photo choisie La paix gardée par des militaires (Banksy)
Il peint à grands coups de brosse. Il peint du blanc sur le mur rouge le symbole de la paix sauvegardée par des mitraillettes. Il pense " la paix est-elle si FMR ? " Sa brosse dans une main et le fusil sur l'épaule, il fait de l'art un combat.
Il est sur le qui-vive, son collègue assure sa liberté. Liberté d'expression.
Je ne sais combien de temps il me reste, mais je n'ai pas le choix. Je dois immortaliser la paix, trop menacée, muselée. Du blanc sur du rouge.
Le mur est un enfermement, j'en fais une évasion. Je jongle avec ma brosse comme d'autres avec des mots.
La mitraillette me rassure car mon temps est compté.
 
ALAIN / Photo L'ange déchu
Viré ! Viré, oui après deux mille et seize années de bons et loyaux services ! Tu ne me sers plus à rien, mon pauvre Gabriel, tu ne sauves plus personne, ni veuve, ni orphelin, pas même un syndicaliste paysan à l'heure de se pendre ! Non, rien, pas même un ministre fraudeur !
À tires-d 'ailes, j'en avais sauvé du monde et maintenant me voici dans la banlieue de temps, au paradis des cloches.
Je fume, je bois, je tague ma désespérance sur les portes trop sombres qui ne mènent nulle part !
Heureusement que l'amicale des Déchus m'a offert une paire de baskets pour protéger mes pieds guère habitués à l'asphalte nauséabonde des villes !
L'alcool frelaté me réchauffe les tripes et me fait oublier cette terrible chute…
Je ne sais plus voler, je ne peux plus voler, ta licence, Gabriel, je la reprends ta licence, tu ne m'es plus d'aucune utilité.
Dans l'entrebâillement des portes cochères d'en bas, je joue la carte SDF, Sans Dieu Fabriqué, Sans Divinité Frelatée, Sans Déesse Fabuleuse…Heureusement, je touche encore le RSA, la Ristourne Sauveuse d'Ange, ou parfois le RMI, le Revenu Mutuel des Immortels, que le patron me verse encore par pitié, après tous ces siècles de dévouement.
Maintenant, les ombres que je côtoie m'appellent Gab, Gaby, Gâchis, c'est selon leur moral. À d'autres moments, quand le soleil les accompagne, on m'appelle Gabange, Gabriolet, Gabegie, Gasbillage ! Grand gâchis en effet que ma déchéance. C'est leur faute à tous de ne plus croire en Lui ! Qu'est-ce que je pouvais faire moi, pour les ramener à davantage de docilité ?
Il n'a plus de programme, aucune stratégie, et c'est comme partout Là-Haut, c'est le petit personnel qui trinque !
 
CATHERINE / Casse-toi au plat
Sur un air d'Édith PIAF
Non, rien de rien,
Non je ne regrette rien
Ni l'œuf bien dur
Ni l'œuf au plat
Dans la salle du grand Rex, ce soir en avant-première se joue "CASSE TOI AU PLAT", une adaptation cinématographique du roman autobiographique de Colette.
Projection, salle trois, en continue.
D'emblée le ton du réalisateur est donné puisque sur l'affiche et les flyers distribués, apparait un coq perplexe devant une poêle contenant un spectre jaune et blanc non identifié.
Les spectateurs agglutinés, rue de l'attente, s'impatientent.
Tous, aux aguets à l'approche de l'ouverture des portes, ils scrutent l'affiche cherchant le moindre indice leur permettant de faire des liens avec l'auteure.
Mais en vain.
Quelques instants plus tard, je me trouve assise confortablement, placée à côté de mon amie Marinette au deuxième rang.
Elle ouvre ses grands yeux, ceux-ci chaussées par de rondes lunettes en écailles et se met à commenter tout bas ses pensées.
"il me fait penser à notre cousin "Gaston", ce coq ; avec ses grandes pates, son air inquiet à jauger ce qu'il peut bien se passer d'étrange, cela doit être en partie dû à l'exercice de ses fonctions : Gendarme en action, toujours prêt à mettre une contravention !
Genre " madame la poêle, vous avez vos papiers ?
Madame la poêle : "j'ai bien un laisser-passer, un peu grillé peut être mais regarder bien Mr l'agent, si cela se trouve sur le fond vous verrez au verso de la feuille blanche, un tampon jaune avec du blanc tout autour.
Mr l'agent : j'ai beau me pencher, je ne vois rien, ou du moins, rien de très clair, je dois avouer que cela me dépasse, que dis-je me dérange, m'agace, m'embarrasse, m'escagasse, me gallinace....
 
PATRICIA / Être ou ne pas être
Il était une fois Caroline, une volaille bien comme les autres. Grains, grains, petites sorties le samedi, le dimanche en famille devant la mangeoire, envolées par-ci, par-là et je me trémousse devant les beaux coqs, quelques petites distractions en semaine et au boulot pour la reproduction. Une survie bien ordinaire, mais un jour au fond d'un placard d'un poulailler qui nous sert tous de refuge, elle trouve un livre plein de photographies.
De tempérament plutôt distraite, elle feuilleta le magazine pour passer le temps, car le temps, elle en avait et ne savait qu'en faire : je m'ennuie, tu t'ennuies… Pas toi ? demandait-elle souvent à ses amies.
Donc elle regardait les images pour ne pas se lasser avec les textes, son regard se fixa sur une sorte d'animal qui lui ressemblait, en plus noir, plus lugubre. Mais c'est moi ! se dit-elle, mais elle en fait une tête... !
Intriguée, elle se demandait pourquoi cette femelle était aussi sombre. Dérangée, perturbée, elle ne put détourner son attention en regardant d'autres pages ou en échangeant quelques piaillements avec les copines. Non ! Scotchée, terrassée, elle ne pouvait plus détacher ses yeux de l'illustration. Mais que regarde cette poule, mais non ! C'est horrible se dit-elle ! Pas ça…C'est impossible… Qu'elle narcissique. Elle se contemple dans une poêle. Une poupoule philosophe : l'œuf ou la poule ! Ma progéniture ou Moi ! On est élevé pour être béqueté… ! Caroline n'en pouvait plus. Ah ! Ça ira, ça ira les capitalistes on les aura… !
Je ne veux plus de vos guerres fratricides, Perfides … !
Vous n'aurez pas mes enfants ! La pauvre Caroline, c'était un choc, celui des images chocs…
 
 
CATHERINE " La petite fille aux ballons "
Bulles d'airs dans le vent
Attachées aux fils du firmament
Liées ensemble par tous les temps
Attirées par le céleste envoutant
 
Ballons ronds se balançant
Accrochées à la frêle main de l'enfant
Loin de toi ma maman
Attristée, apeurée par le néant
 
Bombes, bang, skuds, tu entends
Arménienne depuis le commencement
L'histoire de votre vie entre tes mains tenant
Allah liberté que tu attends.
 
NOELLA / Hé ho ! Hé ho ! C'est l'heure du bourreau !
Hé ho, hé ho, il trace son chemin, sa hache sur l'épaule. Maléfique, il est devenu bourreau. Échappé d'une forêt lointaine, il a été téléporté dans les abîmes d'une déforestation en devenir !
Il traquait sans relâche la moindre parcelle d'humanité.
La savane n'a plus le goût ni la texture du brin de paille. Traqué, dépouillé, dénudé de toute vie, le sol aride dévoile désormais une nature sans couleur, sans lever ni coucher de soleil !le clair de lune complice de nos rêves s'est évaporé dans l'infini.
Au bord du précipice, les saisons malmenées sombrent peu à peu.
Petit bourreau crétin, qui t'a donné l'arme fatale ?
Bascule, basculera pas dans le sillage pernicieux du pouvoir ?
Au bord du précipice, l'argent.
Les trous béants laissent entrevoir les empreintes des troncs privés désormais d'identités. Où se sont enfuies les écorces sans âge ? Leurs âmes volées, errent dorénavant dans le cimetière de l'oublie !
Source de bonheur autrefois, à l'ombre de leurs feuillages odorant, on aimait conter à leurs pieds,
Les plus belles histoires d'animaux.
Mais il est devenu bourreau.
Malveillant, son cœur d'antan ne frisonne plus. Il porte fièrement la cagoule, pour dissimuler son visage de traite !
Même ses souvenirs n'ont plus de saveur !
Il a chassé à tout jamais l'idée que la forêt, la savane, la jungle étaient le berceau des animaux.
Berceau, où Baloo enseignait les lois de la jungle et les langues.
Berceau, où se trémoussaient le petit d'homme Mowgli et ses compagnons de jeux.
Berceau, où le miel coulait à flot, qui peut me dire aujourd'hui, où l'abeille butine ?
Qui peut me dire, où Dumbo échappé d'un autre conte, et complice de ses éclats de rire, pourra se rafraîchir ?
Le roi Louis n'a pas retrouvé le chemin qui... de liane en liane traversait la jungle et ramenait son précieux butin ! Il n'a gardé qu'une vielle banane.
Shere khan, n'a plus l'instinct de chasseur, résigné, il s'est laissé emprisonner pour le pire ! Ses rayures s'effacent peu à peu, traces de ses mémoires ancestrales.
Le petit bourreau crétin et avide, a désormais sous sa " coupe " quatre animaux et un petit d'homme !
Ne vous laissez pas conter n'importe quoi !
Réagissez !
Car il en faut peu pour être heureux !
 
COLETTE /Banksy : la nature en danger Œuvre sur la déforestation pour campagne Greenpeace
Pourquoi Moogly, Dumbo, Baloo et leurs amis
Sont-ils enfermés ici ?
Pourquoi ces arbres déracinés ?
Cette forêt déchiquetée ?
Cette nature défigurée ?
Faut-il vraiment laisser le bourreau faire son office ?
Pourquoi tant de sacrifices ?
Si la nature est saccagée,
La liberté pieds et poings liés
Que restera-t-il à la terre
Sinon ces cadavres au cimetière ?
Je ne crois pas que Walt Disney
Aurait condamné la forêt.
 
Banksy : la liberté et les fleurs
Il a choisi des fleurs
Contre toute cette horreur
Du rose, du jaune et du bleu
Comme le bleu de ses yeux.
Ces yeux tout enfumés
Par les grenades éhontées.
Il lance un bouquet
Comme bouclier de la paix
Une muse colorée
Contre la police montée
Sa colère est retombée
Mais la liberté menacée !
Si le silence est d'or
Lui, il pense encore
Et il lance des fleurs
Pour protéger le bonheur
 
KAMEL / Entre Terre et Mer
À droite, un requin bleu avec des dents de scies
Bouche ouverte, il suit la route bleue des nuages
À gauche, un Nija jaune
Il s'entraîne pour ne pas se figer
Saute les murs du dehors
Pour ne pas être collé à la terre
Son mouvement est un effort juste
Tous les deux reflètent une liberté
Sur la terre ou la route des mers
Bref, il s'agit d'une pente rebelle
Tout cela, sous un tunnel qui les entraîne.
 
KAMEL / Hélicoptère en vol d'atterrissage : Les lumières de feux
Sous un fort vent d'été soufflant
Un hélicoptère au-dessus de nous
Nous nous apprêtions ardemment, à s'y agripper
Un autre hélicoptère nous suit
Des habitants, animaux et un cours d'eau près d'un lac clôturé
Tous en mouvement, ils se situent sur un chemin
Une forte chaleur énumère le contexte du climat
À vos feux, nous sommes en guerre
Une lueur d'une extrême intensité comme une tension
Toute cette vie réelle est représentée dans ce tableau caricatural
Le réalisme attire, il nous plonge dans son décor
 
PATRICIA /Afrique, A-fric
Afrique, Afrique, pays de nos ancêtres lointains
Terre de contes et de mythologies
Ne te laisse plus envahir par le non-être
Esprit fragile de notre modernité
Renoue avec ton passé pour un avenir pacifié
Afrique, A-fric pays de notre cannibalisme
Souffrances des peuples combattus, démunis
Toi qui fus dans les premières tribus déportées
Montre-nous le sens de l'autre, de la fraternité
Tu as pris les armes du capitalisme
Violence sauvage d'une nature détournée
Afrique, Afrique, pays du feu et de la braise
Fait de sable et de villes assiégés
Passé-présent entremêlés
Présage d'un temps démantelé
Raconte-nous l'histoire de l'humanité