- Sur le front, les
armées n'avançaient plus, les soldats se
mettaient à creuser des tranchées pour
se protéger. Ils construisaient même des
abris, des sortes de maisons pour vivre sur place.
Jules organisait la construction des tranchées.
Ses camarades et lui creusaient pendant de longues
heures. Il s'interrogeait alors :
- - On a bientôt
fini ?
- - Non, mon
garçon ! répondit fermement son
lieutenant.
- Jules se tut et continua son
travail tout en marmonnant.
- L'officier était
grand, brun et portait une fine moustache noire.
Malgré la poussière ou la boue, les
bottes de cet homme étaient toujours propres et
cirées. Il passait son temps à observer
l'horizon avec ses jumelles. Il traquait le moindre
mouvement suspect des lignes ennemies, prêt
à donner l'alerte. Au loin, les soldats
français entendaient le moteur d'un avion
allemand effectuant sans doute des raids de
reconnaissance au-dessus de la grande forteresse
où ils se trouvaient.
- L'officier était dur
avec sa troupe car pour lui, la guerre l'exigeait. Au
fond de lui, tout ce qui lui importait était de
garder ses hommes en vie. Il avait vu trop de soldats
tomber devant lui, trop de cadavres couchés
dans la boue, pour admettre la mort de l'un de ses
compagnons.
- A la tombée de la
nuit, il ordonna à sa compagnie d'arrêter
de creuser et de se mettre à l'abri. Jules le
questionna :
- Qu'avez-vous vu, mon
lieutenant, dans vos jumelles ?
-
J'ai vu l'ennemi approcher ! En avant
!
-
- A
suivre
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