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- Arthur attendit
impatiemment la tombée de la nuit pour sortir des grands
bois.
- La pleine lune brillait.
Un sentier menait au village d'Angecourt, à l'opposé
du domaine de Bazeilles. C'était un endroit isolé.
Une vingtaine de maisons étaient regroupées autour
d'une petite chapelle romane. Un ruisseau coulait paisiblement en
luisant sous la lune. Les chiens aboyèrent avec force
lorsque Arthur et son ami Pitié passèrent devant la
première maison.
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- Une porte s'ouvrit en
grinçant et une femme déjà vieille aux
cheveux gris et au visage ridé le héla :
- - Hep, toi petit, viens
par là.
- Arthur ne se fit pas
prier. La vieille le fit entrer. La petite maison ne
possédait qu'une seule pièce. Il y avait peu de
meubles : un tabouret, un banc, un coffre à linge et une
paillasse servant de lit. Le sol était fait de terre
battue. Dans la cheminée un feu éclairait faiblement
la pièce.
- Le jeune homme
avança le banc vers les flammes. Ils s'assirent côte
à côte.
- - Le Duc et ses soldats
sont venus hier pour fouiller le village. Ils cherchent un
braconnier surnommé le petit sauvage.
- - Je m'en irai dans les
Bois du Diable, déclara Arthur après un silence.
- - N'y va surtout pas !
s'écria la vieille. C'est un endroit plein de ronces et de
loups. Les chasseurs qui s'y sont aventurés ont disparu
à jamais ! Ce soir, tu vas rester là et dormir
à côté de moi.
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- Ce soir là, Arthur
dormit au chaud. En somnolant, il pensait
à ses parents et il décida qu'il devait aller
à Bazeilles et faire son possible pour les voir.
- Le lendemain à
l'aube lorsqu'il quitta la maison de la bonne vieille paysanne, il
se promit de se souvenir toujours d'elle et de son
hospitalité et la récompenser un jour, quand il
serait grand, quand il serait riche, un jour.
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À
suivre