Pour terminer cette rude journée, le comte Paulin de Mouzon avait organisé un festin. Dans la grande salle du château des tréteaux et des planches avaient été placés pour servir de table.

Les serviteurs y avaient posé des nappes de lin blanc. A l'opposé des tables, un feu crépitait dans la haute cheminée. Des bougies et des torches, éclairaient la salle. Des tapisseries représentant des scènes de chasse ou de batailles étaient pendues aux murs.

 

Les invités entrèrent et s'installèrent sur des bancs ou des chaises selon leur place et leur rang nobliaire dans la société féodale.. Les serviteurs apportèrent à chacun une fourchette à deux dents. Les convives avaient apporté leur couteau. Des tranchoirs, larges tranches de pain rassis étaient posés pour servir d'assiette. Les invités buvaient dans des hanaps, un haut gobelet métallique.

Le repas commença par des fruits secs et frais et fraises fraîches.

Puis ils dégustèrent une soupe aux orties suivi par un pâté en croûte. En attendant la suite du dîner un ménestrel vint chanter en s'accompagnant de sa mandoline. Un jongleur prit la relève et impressionna les convives par l'habilité de ses main.

 

Le festin reprit avec du sanglier farci au fromage, accompagné de lentille aux épices. C'est à ce moment qu'un montreur d'ours arriva dans la salle. Les invités furent stupéfaits en voyant l'énorme bête féroce enchaînée. Quelques femmes poussèrent même des cris apeurés. Le dompteur fit grogner son animal puis le fit se dresser sur ses pattes postérieures. Pour finir le spectacle, l'ours dansa au rythme d'un tambourin.

Après ce superbe numéro on apporta le dessert : c'était des crêpes sucrées avec le miel de l'abbaye. Puis des musiciens vinrent pour faire danser les hôtes de Paulin de Mouzon jusqu'à une heure tardive.

 

Le lendemain matin, loin de là, l'heure n'était plus celle de la fête !

 

 

À suivre