Paulin et sa troupe, mal en point après le rude combat, se dirigèrent vers l'entrée du château de Bazeilles. Des hommes vaillants aidaient les blessés à avancer. Ils arrivèrent sous le rempart.
" Descendez le pont-levis, ouvrez la herse ! Le comte Paulin et sa troupe sont là ", cria la vigie en reconnaissant le blason du comte.
 

 

 

Des soldats escortaient les plus souffrants auprès descoiffeurs et des barbiers qui opéraient à tour de bras, jambes, têtes, épaules, poitrines et le reste. Le carnage des soins était atroce.
Paulin demanda à un soudard :
" Conduis-moi de suite auprès de ton maître. "
L'homme s'exécuta en boitant.
En chemin, ils virent un spectacle affreux. Des cadavres gisaient par terre, posés sur une paille fétide et sanguinolente. Les hurlements des blessés retentissaient dans toute la forteresse.
" Peu d'entre eux vont survivre " pensait Paulin, généreux.
 

Dans la haute cour, Bazeilles était en grande conversation avec l'un de ses chevaliers. Ce dernier aperçut Paulin et ses capitaines se diriger vers eux, il s'inclina devant son sire et partit en remarquant les armes de leurs alliés. Les épées brillaient, leur robustesse semblait évidente. Tous savaient l'invincibilité des armes de Paulin et de sa troupe et seul un artisan aux mains d'or pouvaient les avoir fabriqués.

Les deux seigneurs étaient plutôt contents .de se rencontrer.

" Mon ami, cela faisait longtemps, dit Bazeilles. Il a fallu la guerre pour me rendre visite... Je vous remercie de votre courtoisie guerrière on ne peut plus efficace. Du haut du rempart, je vous voyais faire reculer les Anglais, vous sembliez invincible. Nos armes n'ont pas la résistance des vôtres. Mon ami, dites-moi votre secret.
- Mon secret s'appelle Jean le forgeron dit-il en souriant.
 
Ils se lancèrent alors dans une conversation parlant de la guerre en marchant vers la demeure du duc. Au château, ils s'assirent autour d'une grande table. On leur apporta à manger.
 
 
Ils parlaient d'une stratégie pour vaincre les Anglois. Paulin reparla du forgeron. avec malice.
Il m'a déjà aidé et grâce à lui, j'ai gagné une bataille.
Paulin lui montra son épée et lui raconta l'histoire : la sienne avait cassé et cet homme lui en avait forgé une en peu de temps.
" Mais où est-il ? répéta Bazeilles.
- Quelqu'un m'a dit qu'il se trouvait dans vos cachots avec sa femme.
Paulin regardait Bazeilles, incrédule.
- C'est lui qui a forgé les armes de toute mon armée et vous, vous préférez l'enfermer ?
Paulin réussit à mettre le trouble dans l'esprit de Bazeilles. Celui-ci resta muet puis il quitta la salle. Il fit signe au comte de le suivre.
 
Pendant ce temps, au camp Anglais, dans la tente de la Duchesse Clotilde, le jeune Arthur, navré de la défaite anglaise, réfléchissait à un plan.
 
À suivre