- Ces maudits choux sont empoisonnés ! Cette jeune garce vient de le dire à voix haute ! Elle avoue son crime !
Le vieil homme hurlait de plus en plus fort en me montrant du doigt.
Evidemment, Karl disparut en un instant.
Plusieurs dizaines de badauds s'approchèrent de l'endroit où je me trouvais et deux ou trois hommes s'emparèrent de moi sans ménagement. Je criais, me débattais :
- Je suis innocente ! Je n'ai rien fait de mal. Je prévenais cet homme, c'est la Roquette qui!!!
Hélas, j'avais toujours ces saletés de choux empoisonnés à la main et Karl n'était plus là pour témoigner de ma bonne foi.
Des femmes se mirent à hurler à leur tour :
- Prévenez la police ! Cette fille des rues est une tueuse ! Vite, dépêchez-vous ! Faut pas qu'elle puisse se sauver !
 
Dans toutes les ruelles alentour, des gens accouraient pour ne rien manquer du spectacle. Déjà, j'entendis le trot d'un cheval et les lourdes galoches de la troupe qui arrivait depuis la forteresse du Châtelet.
- A mort l'empoisonneuse ! A mort !
Tous me bousculaient, me battaient, m'injuriaient. A mes pieds, les choux écrasés sur le pavé témoignaient de la volonté qui n'était pas la mienne. Soudain, je vis un lieutenant de police arrêter son cheval à moins d'un mètre de moi.
 
 
À suivre
 
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