Arthur sortit enfin du bois et vit au loin les toits de Bazeilles. Entre la ville et le bois, un camp était dressé. Arthur prit peur.
- Mais c'est le camp de l'armée anglaise ! dit Arthur, je reconnais les drapeaux, comment le traverser sans être pris ? Il ne fit pas deux pas à l'intérieur du camp, qu'un garde l'interpella dans sa langue :
- you little boy what are doing here ?
Arthur qui ne comprenait rien haussa les épaules. Soupçonneux, le garde l'attrapa par le col et l'emmena vers la plus grande tente.
- Tu vas aller voir le chef, sale petit espion. Il sera te faire parler, menaça le garde.
Arthur se sentit effrayé. L'homme s'agenouilla puis s'adressa à une personne qui tournait le dos.
- This little boy must be a spy....
La silhouette se retourna et Arthur vit avec stupéfaction que c'était une femme.

 

- Retourne à ton poste, ordonna-t-elle.
Puis elle sourit à Arthur.
- Comment t'appelles-tu ? dit-elle en un parfait français teinté d'une légère pointe d'accent
- Je m'appelle Arthur, je voulais sauver mes parents qui sont emprisonnés à Bazeilles, répondit le garçon un peu rassuré.
La duchesse était méfiante, mais elle le crut.
- le garde dit que tu es un espion... Que fais-tu dans la forêt ? questionna-t-elle.
- Je fuyais les hommes du cruel duc qui me pourchassent pour avoir braconné.
En entendant ces paroles, la femme s'apitoya sur ce beau garçon si maigre.
A ce moment, une servante entra pour apporter le dîner.
- Ce garçon va manger ici, avec moi. Apporte-lui un repas. Je suis Clotilde d'Angers, duchesse de Galles ; je dirige l'armée anglaise, se présenta la femme.
Arthur l'observa mieux. Elle était grande et belle. Sa longue chevelure blonde ondulait sur ses épaules. Ses yeux bleus éblouissaient l'enfant. Elle portait une longue robe de lin. Elle mangeait délicatement et parlait avec distinction.
Arthur se sentait rassuré et détendu ; il se régalait.
Votre altesse, pourquoi y a-t-il la guerre ? demanda-t-il.
- C'est une question de succession au trône de France, répondit-elle. Je vais t'expliquer à l'aide d'un parchemin.
Elle se leva et sortit d'un coffre une peau de chèvre roulée. Elle la déroula devant Arthur et expliqua :
 
- Le roi Louis X n'a pas eu de fils vivant. A sa mort, ses frères se succédèrent, eux aussi sans héritier. Après eux, on couronna un comte : Philippe VI. Malheureusement, Leur père, Phillipe Le Bel avait eu une fille qui a épousé Edouard II, le roi d'Angleterre. Etant le mari de la fille du roi, il réclama la couronne de France que Philippe VI n'est pas décidé à lui céder.
 
Arthur avait une question plus importante à lui poser :
- S'il vous plaît, pourriez-vous m'aider à délivrer mes parents, après la bataille ?
- Pourquoi le ferai-je? plaisanta la duchesse, d'un ton faussement rude. Puis elle éclata de rire, les ennemis de mes ennemis sont mes amis, je t'aiderai, répondit la duchesse qui prenait le garçon en affection.
 

Ce soir là, Arthur s'endormit heureux, en pensant à ses parents. Il rêva même à leur libération. Et s'ils devaient mourir, il resterait à jamais auprès de la belle duchesse Clothilde.

 

Pendant ce temps le messager arrivait au château de Paulin de Mouzon...
 
Le lendemain matin, la bataille fit rage devant le château de Bazeilles

 
À suivre