Projet Culture et lien social avec Patricia Baud, auteur-photographe et Alain Bellet, écrivain
Marne-la-Vallée (Habitants de Noisiel, Torcy, Lognes...)
- Soutenu par
- Le Ministère de la Culture (DRAC d'Ile de France)
- Politique de la ville, Délégation de la Préfecture de Seine-et-Marne (CEGET)
- L'OMAC, Office Municipal d'Animation de la Cité, Torcy
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- Du 6 février au 16 février 2021
Une photo par jour !
Réalisation des portes-folios
- et mise en ligne
Patricia Baud
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- Atelier Images et Mots - Voyages en grande terre, Portes de découvertes
- Textes écrits pendant la période de confinement et
de couvre-feu, en contrepoint des rendez-vous
- en distanciels d'échanges et de suivis avec les
membres des groupes d'Images et de Mots
- Proposition d’écriture à distance du 20 novembre 2020
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- Walter Benjamin, voyageur parisien

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- Walter Benjamin, voyageur parisien, est un philosophe, historien
de l’art, critique littéraire, critique d’art, traducteur de Baudelaire, né en
1892 à Berlin et mort en septembre 1940 en Espagne. Allemand d’origine, il
voyage plusieurs fois à Paris et y séjourne pour réaliser son grand
projet : une vaste enquête sur le Paris du XIXème siècle. Son suicide en
1940 mettra un terme à ses notes.
- Ce qui fascinait particulièrement Benjamin, c’étaient les passages
couverts de Paris, les premières galeries marchandes. Une innovation parisienne
du XVIIIème siècle, avant nos grandes surfaces. Il découvre ces temples de la
consommation, d’abord à travers les clichés de la photographe allemande
Germaine Krull (1897-1985), grande voyageuse et reporter, correspondante de
guerre en Indochine…
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- Bibliographie de Walter Benjamin : “Le livre des passages.
Paris capitale du XIXème siècle”
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- Proposition d’écriture :
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- Nous sommes tous allés faire nos courses dans un supermarché, fréquenté
des grandes surfaces, racontez…
- Deux propositions :
- 1) D’une manière
burlesque ou humoristique, vous racontez une petite histoire qui se passe dans
un supermarché au “je” ou au “il”, témoignage ou purement imaginaire ?
- 2) Un conte
fantastique où tous les acheteurs et/ou objets de la grande surface se mettent
en scène d’une manière merveilleuse, humoristique…
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- HUMOUR : Forme d’esprit qui consiste à présenter la réalité
de manière à dégager les aspects plaisants et insolites.
- GROTTESQUE : Risible par son apparence bizarre, caricaturale.
Synonyme : Extravagant
- BURLESQUE : Vient de Burlesco : la plaisanterie
- D’un comique
extravagant et déroutant.
- D’une
fantaisie bouffonne et souvent outrée.
- Style ou
genre dont le comique provient d’un contraste entre le style familier, trivial
et le sujet noble, héroïque. Se prête à des personnages dont les actions sont
ridicules et les paroles grossières.
- Ce sont des pistes à explorer mais libre à vous de vous faire
plaisir en retraçant un épisode de courses héroïques ou bouffonnes en grande
surface.
- Pour se distraire un peu…
- COUP DE FOUDRE AU SUPERMARCHE / Alix
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- A la fin du
déconfinement, Michael, un étudiant en médecine à Paris, fait ses courses au
supermarché. Plus rien dans le frigo et les fêtes de fin d’années arrivent. Le
supermarché n’est pas loin de chez lui, un T2 confortable en duplex. C’est
bientôt Noël et il s’apprête à le fêter seul. Originaire de Lyon, toute sa
famille est là-bas. Pour ses révisions pour ses examens, Michael préfère ne pas
bouger de chez lui. Bien qu’il ne craigne pas la solitude, il maudit qu’en
plus, sa voiture soit au garage. Michael ne fume pas, ne boit pas, et adore comme
les enfants le chocolat chaud et les bonbons. D’ailleurs sur sa liste de
courses, c’est souligné, les bonbons.
-
- Une fois
descendu, devant le supermarché, il y vit une foule et une longue file de
queue. La patience n’est pas son fort, mais il prit son courage à deux mains.
- Devant lui, il y avait une femme aux cheveux très court, habillée
simplement avec une écharpe d’Harry Potter : la maison de Gryffondor rouge
et or. Comme la vie est bizarre, lui ce matin, il hésitait entre deux écharpes
et avait fini par prendre celui de Serpentard de couleur vert.
- De nature timide, pourtant ce jour-là, il aborda la jeune femme et
lui dit :
- - Bonjour,
vous aussi êtes fan de Harry Potter, à ce que je vois ?
- La femme au regard intense et mélancolique à la fois, ne comprit
pas tout de suite. Elle enleva ses écouteurs, et le fit répéter.
- - Oh oui,
Monsieur, excusez -moi, j’écoutais de la musique.
- - Il n’y pas
de mal à cela, vu le temps qu’on va mettre à attendre.
- Vous écoutez quoi sans indiscrétion ?
- - Du ACDC
dit-elle avec gêne.
- - Wouah,
s’exclama-t-il, vous avez du gout.
- Plus le temps passait et plus ils discutèrent de tout et de rien.
Des rires s’enchainaient sur des anecdotes, à propos de tel ou tel film.
Michael apprit son prénom : Améthyste, il en fut charmé. Charmé aussi,
qu’elle soit éducatrice pour enfants autistes, et qu’elle habite dans la rue
d’en face…
- Puis ils arrivèrent devant l’entrée du magasin. Mickael lui
proposa de continuer leur conversation à l’intérieur. Elle en était toute
ravie.
- Plus ils cherchaient à se connaitre, plus ils s’appréciaient. Dans
les rayons, dans leurs achats, ils avaient le même gout. En revanche, au rayon
PQ, elle prit triple épaisseur tandis que lui, le moins cher possible mais de
grande quantité.
- Tandis qu’ils discutaient, il lui demanda :
- - Quelle est
votre plat préféré ?
- - Je n’en ai
pas, j’aime manger ! répondit-elle en riant.
- - Moi, ce
sont les lasagnes, lui dit- il.
- - Oh
oui ! Comme Garfied, le chat ! C’est délicieusement gras, ça. Et ils
sourirent ensemble.
- Enfin en caisse, croyant qu’ils étaient en couple, la caissière
scanna tous les articles. Et eux, comme ils parlaient et étaient dans une
bulle, ils n’avaient pas fait attention à ce qui se passait.
- Pour aller plus vite, Améthyste proposa de tout payer et qu’il lui
fasse des lasagnes.
- Il fut agréablement surpris et accepta. Ils s’échangèrent leur
numéro, et rentrèrent chacun de son côté.
-
- Le cœur
léger, Michael n’allait pas être seul le soir de Noël, il se dit amoureux au
premier regard, mais était-ce réciproque ?
- Il s’en foutait. Il avait envie de la revoir le plus vite
possible.
- Arrivé au tournant d’une ruelle, il aperçut un fleuriste et avec
l’élan du cœur, il acheta des violettes et courut les apporter devant chez
elle.
-
- Améthyste,
étonnée de sa fougue, lui rappela qu’elle avait un passé difficile avec les
hommes … Mais elle lui dit doucement :
- - Merci pour
les violettes, couleurs améthyste… Je vais réessayer à profiter de la vie, car
j’ai passé un moment exquis en ta compagnie.
- Alors qu’elle n’aime aucunement discuter d’elle avec un inconnu,
au supermarché qui plus est.
- - Viens
monte, je vais te présenter mon bébé.
- Michael eut un moment de crainte.
- - Je te
rassure, c’est mon chien, un chiba… Il s’appelle Smaug ! je dois le
sortir.
- - En plus tu
es fan des Seigneurs des Anneaux, wouah ! Je t’aime déjà ! dit-il en
plaisantant, mais il le pensait.
-
- Ils
déposèrent les fleurs, promenèrent le chien toute l’après- midi…
- PETITE HISTOIRE BURLESQUE DANS UN SUPERMARCHE/ Colette
-
Aglaé faisait ses courses en vitesse
avant l’annonce officielle du confinement Mais la nouvelle avait fuité et il y
avait beaucoup de monde s’empressant d’entasser les paquets de pâtes, sucre et
barquettes de viande sans oublier le gel, les lingettes et …papier toilette. Il
lui fallait peu de choses, vu qu’elle allait plutôt dans les petits commerces.
Mais là, sa librairie était fermée comme tous les lundis et surtout elle ne
faisait pas de système de précommande.
Aglaé voulait du rêve, de l’évasion, des
émotions. Elle trouva vite ce qu’elle cherchait, juste derrière les best-
seller habituels dont elle n’avait que faire.
Elle avait déniché un roman au titre
prometteur : « les crayons de couleurs », ça tombait à pic
avec toute la grisaille ambiante.
Un roman de Franck Bouysse qu’elle
adorait et qui la surprenait à chaque lecture, parce qu’un bon roman noir, ça
faisait oublier la noirceur de la vie réelle parfois ; elle prit deux autres
ouvrages abordant ses thèmes de prédilection : l’entraide, et le voyage puis
une romance, ç’était parfait dans cette période de chacun pour soi. Elle ajouta
un essai sur les liens inter-générations et un album de coloriage créatif.
Elle allait les poser dans son panier
quand une vieille mémé l’agressa verbalement :
- Qu’est-ce que vous
foutez dans ce rayon c’est des pâtes et de l’huile qu’il faut acheter, allez
virez moi de là, vous encombrez l’allée !
Aglaé la regarda éberluée. Elle lui fit
remarquer en souriant que :
-1 Elle n’avait que
son panier posé gentiment à ses pieds et ce n’est pas lui qui encombrait
l’allée ! 2- Elle n’avait pas à lui dicter ce qu’elle devait acheter. 3 -
à son âge avait-elle vraiment besoin des dizaines de paquets de pates et les six
barquettes de viande ? Pensait-elle aux femmes qui élevaient de grandes
familles et qui risquaient de trouver les rayons vides le soir ou le
lendemain ?
Mais la mégère continuait à soupirer et
à la regarder méchamment, elle perdait patience en même temps que son souffle,
faisant de grands moulinets avec ses bras jusqu’à tomber en arrière juste sur
le bord du caddie d’un brave homme qui souriait en découvrant la scène.
Aglaé se retenait de rire elle aussi et
elle était tentée de filer sans prêter main forte à l’homme pour relever la
harpie, car, Covid oblige, ils n’étaient pas tenus de la toucher et auraient pu
la laisser agoniser au milieu de la ronde des chariots, certains circulant à
vive allure, pour lui apprendre le savoir- vivre et le partage.
Mais l’un comme l’autre étant des gens
gais et compatissants, ils relevèrent donc la vieille femme non sans
commentaires :
- Madame, la
prochaine fois, pour faire vos courses, mettez un casque !
- Et surtout,
n’oubliez pas de rêver, ça fait du bien, mieux que votre Paris Match ! »
Aglaé alla remplir son panier de
quelques vivres, et passa à la caisse avec ses livres, le sourire aux lèvres,
impatiente d’y puiser de l’énergie, de s’évader, de voyager. Le soir, regardant le discours morose du
Président, elle sourit quand il parla des produits non essentiels. Elle, elle avait
fait provision de bonheur !
- DIALOGUE ENTRE ARTICLES/ Colette
-
Au rayon Savon, c’est le désert, et Dentifrice
et Brosses à dents sont un peu inquiets :
- Eh tu as vu à
côté ? Je n’ycomprends rien, d’habitude avant le vendredi soir ce n’est pas
au Savon qu’y avait plus rien en rayon, c’était plutôt chez les Bières !
- Ben oui, t’as
raison, moi j’ai cru qu’ils allaient se jeter sur Gel douche, mais bon ce n’est
pas le même prix !
- Oui, mais que veux-tu, ils vont quand même pas se désinfecter avec
de la bibine, vu qu’y a plus de gel hydromachin non plus !
- Mais qu’est-ce qu’y
se passe au juste depuis des mois ?
- Ben y parait qu’y a
une pandémie, c’est quoi c’truc ?
- Moi j’ les
entends tous parler de vaccin,… Ben y vont pas quand même le faire
avec du Colgate ou du Sensodyne !
- Ah ça tu n’en sais rien,
maintenant on voit de tout ; au fait, j’ai vu une vieille qu’avait 5
paquets de 24 rouleaux de PQ !
- Ah la vache, la
pandémie, ça doit bousiller les intestins !
- Surtout, y ‘en a plein
qui disent que c’est à cause des pangolins, tu connais toi ? Un truc
chelou !
- Y’en a qui disent
que tous ceux qui meurent dans les maisons de retraite c’est à cause du Vide-19,
t’y crois toi ? Faut faire gaffe y’a beaucoup de fake-news !
- D’abord c’est la Covid-19,
enfin bientôt 21. Et tu as été chercher ça où, les Fakemachinchose ?
- C'est les jeunes quand ils passent en
rayon ils ont toujours des mots anglais à la bouche.
- Et le rayon Entretien c’est pareil,
c’est le désert plus de gants ni de lingettes,
et c’est à peine si tu peux trouver un paquet d’éponges !
- Enfin moi, j’ai hâte qu’on soit à Noël,
y vont remettre d’la marchandise à côté, et ils finiront en cadeaux.
- Ouais avec du beau papier ! « Ma
chérie cette année je t’offre du savon, et puis j’t ai aussi pris des
lingettes, et des masques. Alors il est pas gentil ton p’tit mari ?
- Ouais mais ça fait pas nos affaires
tout ça, c’est quand qu’ils auront
besoin de dentifrice en guise de désinfectant ?
- Ben, Rendez-vous dans un an !
- SUPERMARCHES/ Joël
-
- Il est vingt-trois heures,
je note sur l’agenda électronique de mon téléphone, demain, je dois aller au
supermarché.
- Dans la nuit, je fais un cauchemar. Je suis en 2030 et je pénètre dans le nouveau supermarché
« New-Retail » installé à Champs-sur-Marne depuis un mois.
- Ce supermarché numérique n'a plus de caissière, et très peu de
personnel. Tout fonctionne grâce à des capteurs et des caméras.
- Plusieurs possibilités sont offertes. J'utilise mon smartphone,
après avoir téléchargé l'application, crée un compte et entré ma carte
bancaire. Je peux commencer mes courses. J'enregistre chaque article en
scannant son code barre. En scannant le code d'un produit, on me renseigne sur
son origine, sa composition, et l’on me propose des produits similaires.
- Chez moi, je peux aussi utiliser l'application Yuca, indépendante
des marques qui renseigne sur la qualité des produits.,. (Teneur en sel, sucre,
conservateurs...).
- Autre possibilité : J'utilise le système « Smile to pay », il
suffit de regarder la caméra et de taper un code secret, pas besoin de sortir
sa carte bancaire, il faut juste posséder un compte Alipay.
- Tous mes achats tapés sur mon smartphone sont enregistrés par la
reconnaissance faciale des caméras, permettant d'analyser mes comportements
d'achats, de définir mon profil et ainsi me proposer des produits qui sont
susceptibles de me plaire en fonction des prix et des saisons. (C'est super
chouette, je n'ai plus besoin de flâner dans les magasins, marchés, dans la
foule pour chercher, on me mâche le travail !).
- Au détour d'un rayon je tombe sur une borne d'orientation à
reconnaissance vocale ; elle indique où se trouve les produits dans le magasin.
Au rayon alcool un mur interactif aiguille les clients dans le choix des
bouteilles. Un peu plus loin, un mur d'écrans tactiles, au bout des doigts,
présente 500 articles supplémentaires qui ne sont pas dans le magasin mais qui
peuvent être livrés à domicile. Pour ceux qui ne souhaitent pas utiliser leur
smartphone et ne pas scanner les 132 caméras de vidéosurveillance du magasin
reconnaitront directement les produits que l'on met dans son panier. J'ai passé
une heure dans le magasin, et n'ai adressé la parole à personne. Plus de
caissière, plus de personnel pour renseigner, les clients trop occupés sur leur
smartphone ou à sourire à la caméra, à taper sur les écrans tactiles. C'est
très bien comme cela, m'a dit mon médecin traitant, relayé par les médias, les
dirigeants, mon banquier : vous gagnez du temps, il n'y a plus de petits
commerces et peu de personnel dans les supermarchés… Avant vous étiez obligé
d'aller chez le boulanger, le boucher, l'épicier, le bureau de tabac... et à
chaque fois l'obligation d'une relation humaine, d'un bonjour, d’un merci, des
banalités et davantage de risques de transmission microbienne.
- C'est idyllique ! Shoping, école, courrier, travail,
rencontre, détente, infos, art, amour, cinéma, sexe, échanges, tout avec mon
ordinateur, ou mon téléphone.
- Après mon passage au supermarché, je vais contacter ma petite
amie. Nous nous connaissons depuis six mois et échangeons par messages
électroniques, webcam, téléphone, on a décidé de ne pas se voir physiquement.
Avec la webcam, on partage tout (cuisine, travaux, films, sexe …) Je me promène
de moins en moins, car je regarde plein de vidéos sur la nature. Je ne me pose
plus de question, n'ai plus d'esprit critique, plus de mal être, je fais
confiance à ceux qui savent, notre élite intellectuelle et bienpensante. Et
j'ai remarqué que cela s'est accentué après que l'on m'a implanté une puce dans
mon cerveau qui comme tous les vaccins a été rendu obligatoire.
- Horreur ! Je me réveille, je suis trempé de sueur, mon cœur
bat très fort, je mets cinq minutes à me remettre… Ouf ! C'était un
cauchemar !
-
- Je déjeune, et comme je
suis en vacances à la campagne dans les Alpes, dans le village de mon épouse,
je vais à pieds à la boulangerie, discute comme tous les jours avec la
boulangère (je crois que j'ai un ticket !) achète de la viande chez le
boucher, le journal local au bureau de tabac, une rose chez le fleuriste, je
réserve quatre places à l'auberge pour déjeuner dimanche prochain avec des
amis. À la terrasse du café des habitants du cru m'interpellent :
- -Eh, Joël, on
est venu prendre l'air ? Allez, le Parisien, viens boire un coup de gnôle
avec nous.
- L'après-midi on se rend au supermarché à taille humaine, avec des
caissières caissiers, sans écran tactile de la ville moyenne la plus proche.
-
- La vraie vie !
Non ? Pour combien de temps encore ?
- Serions-nous la dernière
génération à vivre normalement ?
-
- PENDANT LE COUVRE-FEU, LES JOUETS SE DIVERTISSENT / Sylvie
- Et
oui la pandémie de Covid 19 nous a obligé à un nouvel confinement
pour le mois de novembre.Mais c'est bien au mois de novembre que j'ai assisté à
une belle soirée.
- Les jouets engoncés dans leurs boites, décidèrent une nuit de se
divertir pendant le couvre-feu. A vingt heures précises, Ken sortit de sa
boîte pour retrouver Barbie.
- Il
l'embrassa chaleureusement, étant venu la chercher avec son cabriolet
décapotable.
- Ils
se dirigèrent directement vers les rayons de l'alimentation pour Noël,
après avoir emprunté des assiettes et des couverts. Ils
mangèrent de bon appétit, des oeuf de caviar, une tranche de foie gras et
du saumon fumé. Le tout arrosé d'une bonne bouteille de Perrier. Puis Ken
emporta sa belle vers le rayon de la hifi. Ils choisirent un rock endiablé et
un slow.
- Ils
dansèrent toute la nuit au son de cette musique
familière. Éclairés par une boule à facettes et des
spots que l'ours brun en peluche maitrise avec habileté. Le tambour
décida de participer à la fête et avec les cymbales une jolie mélodie
accompagna tous les danseurs. Car
Barbie et Ken avaient décidé de nombreux amis à sortir de leur boite et à
participer avec eux à cette grande discothèque qu'ils attendaient déjà depuis
longtemps.
- Néanmoins,
ils n'oubliaient pas les gestes barrières, le masque sur le nez, ils
se désinfectaient régulièrement les mains avec du sha. Car bientôt
le Père Noël les emportera pour être distribués à des enfants
très très gentils. Mais tous étaient unanimes, il n'était pas question
et ils ne s'en remettraient jamais si petits et grands devaient contracter
la COVIDE 19. Barbie
avait une guirlande autour du cou en guise de boa.Tous
nos amis avaient décoré le sapin de Noël avec des guirlandes électriques et des
boules fluorescentes. Mais il n'état pas question d'avoir un sapin découpé
dans la forêt.
- Nous
jetons déjà trop souvent du papier utilisé un instant afin de produire une
attestation de déplacement dérogatoire, mais heureusement cette
période était révolue.
- Mais
Doly la poupée qui parle rappela à tous nos amis car il était déjà cinq
heures trente et c'était malheureusement le moment de regagner sa boite et son
emplacement dans le supermarché. Avec
le balai et la brosse de ménage souvent offerts à des filles
soucieuses de faire comme Maman. Les allées du supermarché ont été
nettoyées. Ce sont les lutins du Père Noël qui proposèrent de faire le
travail afin de finir la soirée en beauté.
- Noellan
la poupée qui marche, se dirigea vers le rayon des viennoiseries et ne put
s'empêcher de manger des chouquettes qu'elle adorait. En
un instant la lumière ordinaire éclaira le supermarché. Dans
deux heures trente les clients ariverront dans les allées. Malheureusement,
par décision présidentielle personne ne pouvait nous acheter.
- Des rubans
rouges et blancs entouraient nos rayons. Interdit de nous acheter afin de ne
pas faire de tort aux petits commerces indépendants. Après
le 7 janvier déclara le clown, je vous emmènerai tous au restaurant pour
fêter mon anniversaire car vous êtes vraiment mes amis les plus chers.
- MAIS OUI, L'ESPECE EST A NOUS / Patricia
-
- - Tu me fais
croire, ou tu veux me faire croire que tous les aliments, objets de
consommation s’articulent en lignes, en colonnes, comme des bons petits soldats
pour notre sécurité alimentaire. Et pourquoi pas les remercier aussi de nous
permettre de rester en vie, d’éviter la famine, de rendre heureux la famille.
- - Ce n’est
pas ce que je veux dire, tu exagères toujours… Ce que j’essaye de te faire
comprendre, c’est que les supermarchés, c’est une bonne invention avec la
surpopulation. C’est grand et pratique, efficace dans leur conception et il y
en a pour tous les goûts.
- - Pour tous
les goûts ! Mais c’est là le problème… Moi, cela m’apporte aucun plaisir
de goût. C’est plutôt le contraire… Les rayons alignés ne me racontent aucune
histoire. La cellophane me refroidit, le plastique m’étouffe et m’encombre. Les
barquettes, les empaquetages trop fonctionnels ou ridicules de logos, de déco,
de propagandes insipides seraient sensés m’attirer voir de me
personnaliser : “Madame emmenez- moi chez vous… Vous serez un roi, une
reine. Je suis là pour organiser vos soirées et petit-déjeuner, pas ordinaire,
bien sûr. Car, c’est votre choix !
Donc je ne peux pas être ordinaire, car je ne suis pas ordinaire mais
spécialement préparé, conçu pour vous faire plaisir. Pour vous rassurer aussi,
je suis à vous, vous me possédez, vous êtes devenue possédante. Achetez-moi
deux fois, trois, toutes les fois et vous serez encore plus possédante. C’est
ragoûtant, c’est abject…
-
- Mathilde toujours en colère et intraitable sur la société de
consommation, de “merde”. C’est son expression favorite quand le quotidien
devient lourd, fastidieux, trop réaliste pour elle.
- Avec Juliette, elles avançaient sur le parking avec leur caddy
vide, contournant les voitures de plus en plus nombreuses avec la tombée de la
nuit.
-
- - Avance
Juliette, je ne veux pas suffoquer dans les allées du magasin à cause de la
foule. Ces clients somnambules devenus égoïstes, personnels aux enfants
Rois ! Et ce foutu masque qui me colle à la bouche et rend mes lunettes
inefficaces.
-
- Mathilde et Juliette, voisines depuis une dizaine d’années et
presque jumelles par l’âge, ont l’habitude, depuis trois ans de faire leurs
courses ensemble.
- C’est moins déprimant argumente Mathilde. Courses de “première
nécessité exclusivement,” depuis que Mathilde a revendiqué dans un accès de
colère ou excès de colère “Tout sauf s’empoisonner” par la grande surface du
coin. Elle devenait paranoïaque ! Mathilde en approchant de la retraite
“Tout sauf le frais” et la culture chez ceux qui prennent des risques. Je ne
veux pas engraisser ces capitalistes “de merde” possédant la moitié de la
planète qui n’ont rien à faire de notre santé mentale ou physique. Révoltée,
s’autoproclamant lucide, Mathilde avait décidé de réagir. Je ne suis pas une
automate à la solde du profit !
- - Pourquoi
automates ? avait demandé Juliette, très gentille, trop gentille pour
Mathilde qui espérait la convertir. Moi, je prends le temps et je choisis que
ce qui me fait vraiment plaisir.
- - Ah !
Toi, tu choisis, quelle naïve ! Conditionnée comme les autres, tu es. Qu’est-ce
que tu crois. Madame sait se jouer du marketing planétaire. Madame est plus
forte que le business acéré des loups voraces aux dents longues. Madame a de
l’humour. Tant mieux nous allons fêter cela avec une bonne bouteille de bulles
ou alors tu as un bon prof, Juliette, je te félicite répliqua Mathilde de bonne
humeur revenue.
- - Non, je me
respecte. J’achète toujours la même chose. Les têtes de gondoles, les promos,
c’est pour les endormis. … Les directeurs augmentent les prix, puis les font
baisser une semaine après, ni vu, ni connu. Je t’embrouille. Ou, alors, ils
exploitent à mort le récoltant ou l’éleveur.
- - Tu te
débrouilles ma Juliette. C’est toi qui paye la deuxième bouteille.
- - Avance
Juliette… Nous on en a pour vingt minutes montre en main. Les badauds vont
flemmarder pendant trois heures en rigolant de leur pouvoir d’achat. On va
passer devant eux aux caisses. Les imbéciles, comme si, cela valait le coup, le
temps de choisir. C’est toujours la même “merde”…
-
- Juliette, d’un tempérament plus calme, se demandait souvent si son
amie pensait toujours ce qu’elle racontait ou en faisant toujours trop pour se
rassurer. Quant à sa grossièreté, elle était légendaire. Un avoir de plus. Ou
un état d’être… Ce samedi-là, comme les autres fois, l’humeur de Mathilde
prenait le dessus des courses.
- Mais vivement ce soir, elles feront la fête avec du champagne, des
olives, du foie gras, du saucisson etc.… Les caddys étaient pleins et l’humeur
joyeuse en récompense.
-
TERRE - CIEL / Noëlla
- La corrélation entre l'espace et le temps
intrigue.
- Mais quel temps ?
- Atemporel, temporel, spacio-temporel ?
- La grande verrière surplombée de dômes géodésiques
sera le "point de fuite" pour remonter le temps. À cet instant, la
lumière du jour inonde chaque panneau de verre et réchauffe les multiples arcs
métalliques de la structure. Ce ciel ouvert sur l'imaginaire se métamorphose en
espace poétique grâce aux œuvres de l'artiste Olafur Eliasson.
- Plusieurs sphères éclairées, composées de
formes contemporaines en métal écrues et turquoises à l'intérieur. Elles me
rappellent " les fleurs de neige" de Matisse.
- Je les regarde attentivement, les admire.
- Monter... ?
- Descendre... ? Pour les regarder vibrer,
s'étirer, se rejoindre, s'entrelacent, rapetisser pour créer l'illusion avec de
nouvelles perspectives.
- Au gré des changements de temps, elles
animeront le ciel de verre, suspendues à différentes hauteurs.
- Lorsque que le soleil disparaît, l'œuvre
dialogue avec le clair/obscur pour attirer l'œil du visiteur. Les facettes du
dôme s'obscurcissent, valorisent les ombres, accentuées par le maillage noir.
Une alliance indiscutable, qui projette des compositions aléatoires pour des
histoires sans fin !
- Embarquement imminent sous une pluie de
paillettes. La sphère se transforme en boule à facettes multicolores, le
"dance-floor" quadrillé s'illumine pour célébrer le disco.
- Démarches chaloupées, coiffures afro,
manteaux longs rouges pailletés, ouvert sur des combinaisons sexy, parsemées de
strass, les trois choristes investissement la scène. Le légendaire Bobby surgit
en esquissant quelques pas de danse, moulé, très moulé dans sa combinaison
blanche brodée, pattes d'éléphants, ouverte jusqu'au nombril, dévoilant un
torse velu, très velu !
- " Daddy Cool" enchaîne les tubes,
encouragé par le public
- 🎵🎶 Raspoutine, Sunny, rivers of Babylon. On entonne les refrains en se déhanchant
sous les yeux des projecteurs. Boney M, nous a fait replonger avec bonheur au
cœur de la fièvre du samedi soir.
- 🎶"Des rires et
des chants"🎶 nous propulsent vers une nouvelle
destination, où les parfums de la gourmandise nous plonge dans l'enfance.
- Avec Alice et Valentin, nous chevauchons des
ballons translucides remplies de confettis et bonbons. Nous survolons
"l'Ile aux enfants" et apercevons au centre la sphère en sucre d'orge
où fusent 🎶 les rires et les chants".🎶
-
- Atterrissage en douceur sur de gros nounours
et crocodiles acidulés en glissant sur des toboggans en pâte d'amande rehaussés
de guimauve. Deux grosses paluches oranges accueillent mes p'tits choux pour un
gros câlin, sur un air bien connu.
- 🎶🎵 Voici venu le
temps,
- Des rires et des chants,
- Dans l'île aux enfants,
- C’est tous les jours le printemps.
- C'est le pays Joyeux
- Des enfants heureux, ....
- Là là là là là là là là là là là là là là….
- Casimir les entraîne dans une grande
farandole tout autour de l'île, jusqu'au structures gonflables pour jouer à
cachecache. Après une pause " gloubi -boulga" les p'tits gloutons
lovés dans leur bonbon préféré, assistent au spectacle de la vedette.
-
- Terre Ciel : nom du centre commercial à Chelles
- 2006 : concert de Boney M sur l'esplanade du
centre commercial, un samedi en fin de journée
- 2006 : Spectacle de Casimir le mercredi après-midi
- TU ENTRES DANS LE TEMPLE DE CONSOMMATE.../ Alain
- Tu entres
dans le temple de Consommate, et tu t’asperges les mains !
- Tu pensais
aux églises d’antan et à leurs bénitiers, là c’est pour être seul, propre, non
touché par les gouttelettes d’autrui !
- A l’église, tu communies avec les autres, là, tu évites, ou alors
vraiment on y va juste du bout du coude… Enfant, tu allais au temple, et les
jours de communion et de sainte scène, tu te rinçais la dale d’une tirade de
pinard avec les camarades, les frangins, les frères, les vieux, tous et toutes
à la même coupelle, ceci est mon corps, pour la mie de pain, ceci est mon sang
dit J(ean)-C(laude) pour le picrate plus ou moins de bonne qualité…… Jean-Claude, millésime 2020, année Covid,
année d’Ovide autrement dit sans les travaux d’approches, ni amoureux, ni ceux
d’Hercule, parole de Grec qui se la raconte triste dans le traiteur Dimitris
qui n’a pas encore pendu sa crémaillère…
- Monoprix, ici, c’est la sacristie du quartier, la chapelle des
sacro-saints portes-monnaies ouverts puis fermés, après l’obole. Le Bobo prie
chez Monop, l’après-midi du samedi…
- Chacun prie pour lui dans sa file d’attente. Chacun pianote des
sms comme autrefois les boulettess des machinettes à prier en rond…. Là, la
terre te répond vite, avant, Dieu restait discret. Monop, illuminé, éclairé,
décoré, c’est la cagnotte de Saint-Nicolas, les cadeaux en profusion, la
tannière du Père-Noël avant l’heure, mais rassurez-vous le traineau et les
grands rennes gris ont été remisés aux Buttes-Chaumont, tout près du faux lac,
des faux rochers, des copies de cascades suspendues dans l’air des
faux-semblants.
- Après les confinements, tu respires, au Monop ! Tu craques
aussi, des nerfs, du portefeuille, de la carte-bleue soudain gondolée,
siphonnée, brûlante et allégée, plus rapidement que tu pouvais le penser…
- Monop, ce n’est pas le supermarket, mais davantage la surface
moyenne, une sorte d’humanité moyenne à portée de voisinage, de paluches, de
sacs à roulettes pour préserver le dos et de possibilités budgétaires.
-
-
- Proposition d’écriture à distance du 4 décembre 2020
-
-
Rencontres, ateliers Textes et Images « L’Aventurière aux
semelles de vent »
- Alexandra David-Neel
- une
française née dans la banlieue parisienne (1868-1969)
- Première personne d’origine occidentale à
pénétrer au Tibet
|
« Soyez à
vous-même votre propre lumière. Soyez à vous-même votre propre refuge. Trouvez
tout en soi ». Cette incitation à l’indépendance et sa rupture totale
avec le catholicisme devient une philosophie de vie.
Très tôt elle fugue pour quitter ses parents,
principalement sa mère, pour la Hollande, l’Angleterre, la Suisse et l’Italie qu’elle
découvre le plus souvent à pieds, mais dès l’enfance c’est la Chine qui la
subjugue. En février 1891, elle embarque à Marseille pour Ceylan, puis gagne
l’Inde. Elle écrit un carnet de voyage et son premier roman, Le Grand Art
est autobiographique. Elle revient en France, apprend le chant lyrique et donne
des concerts pour subvenir à ses besoins. Elle découvre Athènes, Tunis où elle
rencontre son mari en 1904. Il l’incite à reprendre ses voyages en espérant la
revoir bientôt. Il ne la reverra que quatorze ans plus tard. Ils s’écriront trois
mille lettres…
À quarante-trois ans, elle vit de ses
articles de voyages dans la presse, et écrit L’Inde hier, aujourd’hui et
demain. Elle débarque de nouveau en Inde, mais c’est au Tibet qu’elle veut
aller. Elle adopte un jeune tibétain de quatorze ans, rencontré dans le pays.
Alexandra choisit les chemins de
traverse : Japon, Corée, Mongolie, qu’elle parcourt à pas lents pendant
trois ans, logeant le soir avec son fils adoptif dans les monastères
bouddhistes. À la fin d’octobre 1923, elle franchit l’interdit, pénètre
clandestinement au Tibet, vêtue comme une mendiante, se fondant dans les
groupes de pèlerins. Elle y restera deux mois et de retour en Inde, elle
s’embarque pour retourner en Europe et y monnayer ses péripéties. Elle deviendra riche et célèbre et achètera
une propriété dans l’arrière-pays niçois baptisé « Samten-dzong, la
forteresse de la méditation ». Bien sûr peu de personnes ont un destin
comme Alexandra David-Neel, mais nous avons tous connu ou rencontré des
personnalités qui nous ont marqué, auxquelles nous avons un peu emprunté notre
philosophie de vie. |
Trois propositions d’écriture
Vous en choisissez une, mais vous pouvez en
faire deux, ou trois…
- 1/
Racontez un héros du quotidien en le plaçant dans un petit récit imaginé ou en
mémoire.
- 2/
Vous êtes héroïque et vous vous inventez un épisode de vie complètement
sublimé. Petit texte narratif pour se faire plaisir et se propulser dans
l’imaginaire des rencontres, des voyages, des instants qui nous marquent et
nous façonnent.
- 3/
Voyages, voyages… Vous prenez une carte ou un globe. Au hasard, vous pointez
votre doigt sur un lieu et le récit commence, même si vous avez aucune idée de
cet endroit, le nom devient évocateur et sujet de la découverte, de l’épopée,
voire de l’intrigue…
- IL Y A LONGTEMPS, EN HAUTE-SAVOIE.../ Sylvie
Il y a longtemps de cela je me suis rendue
dans une ville de Haute-Savoie, Annecy, pour y retrouver mon amie Véronique.
Tous les ans elle m'invite à passer chez elle
une semaine et nous allons randonner dans la montagne.
J'étais descendue la voir elle, son mari
Gilles, et les deux magnifiques filles qu'ils avaient maintenant. La décision
était prise, nous allions nous promener à côté d'une cascade.
Arrivés près de cette cascade, avec Gilles, Véronique,
et les deux filles.
Gilles fit un pari avec moi de sauter
au-dessus de cette cascade. Gilles sauta habilement par-dessus la cascade, et
il se retrouva sur l'autre rive. A mon tour de sauter…
Malheureusement, je n'atteins pas la rive,
mon pied glissa sur le dernier galet et je me retrouvais dans cette eau froide.
Gilles n'a eu que le temps de me tirer par mon tee-shirt. Il n'y a aucun doute,
Gilles, ce jour-là, était le héros qui me sauva la vie.
VOYAGES, VOYAGES.../ Joël
- 2022, le coronavirus
est éradiqué, tous les pays du monde entier sont désormais accessibles aux
touristes, je décide de réaliser une partie de mes rêves : aller visiter l'Antarctique,
les pays nordiques et la Patagonie.
- Je pars pour trois mois pour un circuit
organisé par les magazines Géo et National-Géographie qui présente la
caractéristique d'alterner des séjours à l'hôtel et d’autres chez l'habitant,
avec l'intervention de conférenciers, sur la géographie, l'histoire, les
coutumes des sites visitées et sur les grands voyageurs et écrivains.
- Ainsi sont prévues
des conférences sur Alexandra David Néel, Fernando de Magellan, le commandant
Cousteau, Thomas Cook, Frison Roche, Haroun Tazieff, JB Vannier, Nelly Bly, la
journaliste intrépide qui réalisa le voyage imaginée par Jules Verne dans
« Le Tour du monde en quatre-vingt jours » en 1890.
- Puis Clarence Stinnes, riche héritière
allemande qui, avec son caméraman, fit le tour du monde en voiture ainsi que
Smith et Nelson, qui furent les premiers à faire le tour du monde en avion,
Cristiano Kempf, auteur des livres « L’ours blanc » et enfin en Patagonie
un concert est prévu avec des artistes locaux et Florent Pagny qui interprètera
sa chanson « Une balade en Patagonie ».
- Au niveau gastronomique, il est prévu de
manger en priorité des produits locaux et des spécialités comme le saumon frais
gravlaks et divers poissons, les kanelbullars, les pommes de terre Hasselbach,
le ragout Kalops ….
- L’Antarctique :
un voyage inoubliable à travers les derniers espaces vierges de la planète. Des
souvenirs inoubliables avec des photos extraordinaires. Des manchots barbus sur
un iceberg avec leurs petits ébouriffés et joufflus, un orque venant respirer à
la surface, des baleines à bosse qui nous escortent près du bateau pendant
plusieurs minutes, les silhouettes surnaturelles des icebergs se dessinant sur
le ciel bleu, l'éclat bleuté des glaciers, les pics enneigés, le froid cinglant
de l'air, les cris des oiseaux, les vents polaires, les craquements de la
glace.
- La Norvège : les
Fiords, ces profondes vallées en U creusées dans la roche par le mouvement des
glaciers formés il y a trois millions d'années. Le roi des fiords, le
Sognefjord est le plus long et le plus profond du monde. Deux soirs de suite le
bonheur absolu : ça déchire la nuit rapidement des aurores boréales, la
manifestation colorée verte, mauve, rose, jaune par flashs successifs.
- L’Islande : le fameux Spitzberg, un récital
de paysages dantesques où les éléments terre, feu, eau, s'entremêlent. Terre de
feu où l'on trouve plus de deux cents volcans, le dixième du pays, recouvert de
champs de coulées de lave, visite au plus grand cratère le Snaefellsjokuu, par
où Jules Verne fait enter ses héros en route pour « Le centre de la
terre ».
- Les geysers en activité qui crachent toutes
les trois minutes. Et en Finlande un weekend dans l’une des célèbres cabanes,
lieu du bonheur à la nordique.
- Au Groenland, dans la baie de Dore, site minéral
et désert froid, où les icebergs
s'accumulent et où l'on peut observer des bœufs musqués, des phoques, des
bélougas, et enfin des ours.
- La Patagonie :
Ushuaïa la ville, le cap Horn, les iles Galápagos, les glaciers de la
Cordillère, Darwin, l'ile de Magdalena où nichent des manchots par milliers, le
parc national Torres del Paine avec l'infinité de ses forêts, ses pics de
granit et ses lacs azurés.
- Apothéose argentine, le géant de glace, le
légendaire Perito Moreno.
- Enfin les iles Galapagos,
dit l'archipel enchanté, à mille kilomètres des côtes équatoriennes, véritable
musée vivant ou cohabite une incroyable diversité d'espèces uniques et peu
farouches dans un décor lunaire d'iles volcaniques. Des tortues géantes, des
iguanes uniques au monde, des albatros, pélicans, fous à pattes bleus, manchots
et otaries. Le bonheur à l'état pur.
-
- Et devinez la bêtise
que j'ai faite ?
- Alors que nous couchions chez l'habitant dans un petit
village en plein milieu de la Patagonie, victime d'insomnie, je décide sans
faire de bruit de partir à l'aurore me promener, en détachant le chien de la
maison, un husky, avec qui j'avais eu dès le premier instant de notre rencontre
un très bon contact. Je prends le soin par prudence de prendre le fusil du
propriétaire de la maison avec moi, tout en sachant que je suis un piètre
chasseur.
- Après vingt minutes de marche dans un chemin
escarpé, je vois le Husky se figer en haut d'une bute, le poil dressé, grognant
et regardant fixement en direction de la rivière en contrebas. Je me mets à
courir pour le rejoindre et là, je distingue au bord de la rivière un énorme
Grizzly en train de boire. Impossible de rejoindre la rivière, faire demi-tour
sans bruit ? Attendre qu'il parte mais le chien va-t-il rester calme
longtemps et l'ours ne va-t-il pas sentir nos odeurs ?
- Tirer avec le fusil emporté ? Je tremble
de peur et je suis mauvais tireur. Le temps que je réfléchisse avant de prendre
une décision, brusquement il relève la tête, se dresse sur ses deux pattes
arrière et regarde et sent dans notre direction en émettant un grognement pas
amical du tout ! Il s'avance dans notre direction la distance avec nous
s'amenuise de plus en plus, je prends le fusil et je le mets en joue, la
femelle Husky a le poil hérissé et se mets à hurler à la mort. Il s'arrête à
quelques mètres du chien et se dresse de nouveau sur ses deux pattes arrière en
émettant un grognement d'intimidation. Je suis mort de peur, j'imagine que la
chienne vas se sacrifier et se faire écharper et que je vais en profiter pour
courir mais qu'il aura vite fait de me rattraper ! Les deux animaux
s'observent, se jaugent pendant deux minutes interminables. Soudain, l'ours,
miracle, estimant que le jeu n'en vaut pas la chandelle se retourne et se
dirige à grands pas vers la rivière d'où il venait. Le Husky, pensant qu'il a
gagné la bataille de l'intimidation l'accompagne à distance, en aboyant avec
force intensité pour le dissuader de changer d'avis. Tout s'est passé très
vite, je suis conscient d'avoir échappé à la mort sur les terres de la
Patagonie au Chili. Je suis rentré en essayant d'être discret mais le
propriétaire m'attendait pour déjeuner et me dit dans un anglais hésitant que
j'avais bien fait de prendre son fusil et d'emmener la chienne car une famille
d'ours rodaient dans le coin depuis quelques jours.
-
- Vu le succès de ce
voyage les directeurs des revues Géo et National Géographic nous ont annoncé au
repas de gala du dernier soir qu'ils avaient décidés de faire un voyage l'année
suivante sur le même principe.
- Leur projet étant la découverte des USA et du
Canada ainsi que l'Asie, à l'exception de la Chine vu que ce pays est boycotté
par l'ensemble de la communauté internationale après les découvertes sur leurs
implications dans la pandémie et leur pratiques économiques et d'espionnage.
- Au programme donc en 2024 le Grand
Canyon, la vallée de la mort, Yosemite, les chutes du Niagara, New York,
San-Francisco, la Nouvelle Orléans et le fleuve Saint-Laurent, Miami, Los
Angeles, les bayous.
- Et dans un genre complètement différent la
magnifique Baie d'Hailong, le Mékong, les marchés flottants, la Thaïlande, le
Cambodge avec le célèbre temple d'Angkor, les magnifiques paysages de la forêt
du Laos. Et la succulente cuisine made in USA de chez Mac Do, le délicieux Big
Mac hamburger et les gâteaux de toutes les couleurs bourrés de crème fraiche et
de chantilly, suivis de la bonne cuisine asiatique mais parfois douteuse au
niveau hygiène et fraicheur, sans penser à ce qu'ils auraient pu, sans nous en
informer, joindre du chien grillé !
- ANTARCTIQUE/ Colette
-
- Qu’est-ce qu’il lui avait pris de parier, comme ça sur un
coup de tête, qu’elle pouvait partir à l’autre bout du monde, voir les manchots
et la banquise ? Gaîa était impatiente et une fois de plus, son impatience
allait sans doute lui jouer des tours !
- Elle avait combien de temps pour se
préparer ? Trois petits mois pour trouver un voyagiste, acheter son
équipement et se préparer physiquement. Un vrai défi, mais elle en avait vu d’autres
et son corps était habitué aux températures extrêmes et à l’effort ; là
quand même, son idée de fermer les yeux et de mettre son doigt sur un point de
la mappemonde qui allait désigner son prochain lieu de voyage… Bon, elle
n’était pas du genre à se défiler et elle avait voulu crâner devant Junon, quelle
idiote !
Et d’abord comment financer ça ?
Entre douze et dix-huit mille €uros, pas rien ; elle allait devoir
supplier sa mère encore une fois, lui promettre d’arrêter ses lubies et de
gagner sa vie une bonne fois pour toutes.
Et le voyage ? A moins d’un
désistement, pas moyen de trouver un billet, ça se réservait un an à l’avance.
Mais à cœur vaillant rien d’impossible ! Comme lui avait seriné sa mère, pendant
toute son enfance. Son prénom était associé à la force, à la fécondité et dans
son cas à la multiplicité. Car il lui faudrait dix bras, cinq paires de jambes
et trois cerveaux pour préparer ce périple, même si les voyagistes livraient
tout « clés en main ».
Elle alla sur internet pêcher le plus
d’infos et de sites, pour le voyage et l’équipement. Puis elle lista le nombre
de séances de préparation physique, rien que pour la respiration en altitude et
l’endurance, car elle s’était un peu reposée sur ses lauriers ces derniers
mois. Elle s’arrêta de noter pour se mettre en tailleur et respirer, en ouvrant
ses chakras, et son esprit.
Gaïa se laissa aller,
entre les icebergs et les manchots, mélangeant le ciel et la mer, le bruit du
vent se substituant à celui des animaux. Elle était en combinaison de ski,
doubles paires de gants, bonnet, deux paires de chaussettes, lunettes, la
totale.
Prête à affronter le grand froid,
prête à se surpasser, bien que son aventure à venir n’ait rien à voir avec
celle des baleiniers ou des aventuriers du siècle précédant qui risquaient
leurs vies à tout moment. Elle continua de voguer au milieu des flots
déchainés, puis calmes, s’émerveillant des baleines au loin ou des manchots qui
déambulaient le long de la côte. Ses cinq sens étaient en éveil : le nez
rempli d’iode, les yeux des animaux marins, les mains du contact de la glace de
la banquise, les oreilles du chant des baleines et la bouche …pleine du sel de
l’océan.
Elle y était, presque. Elle n’avait
qu’à réviser les classiques, les récits d’Alexandra David-Neel - bon elle
c’était au Tibet qu’elle avait été pionnière, mais quand même la première femme
a être entrée au Tibet ! Et Charcot, le grand découvreur du Continent Blanc,
qui avait à bord de son petit trois mats hiverné et amassé des tonnes de
données scientifiques (il avait couvert 1000 kilomètres de côtes), botaniques
ou zoologiques dans des conditions extrêmement rudes et avec très peu de matériel.
Du coup Gaïa se sentit minuscule et
son entrain se réduisit à une peau de chagrin.
Mais elle n’avait pas dit son dernier
mot. Elle défit ses cartons, sortit ses vêtements les plus chauds, et alla
courir sous la chaleur, avec en guise de musique : Haut les cœurs, tu
vas y arriver ! Elle fit ses dix tours de parc, dévisagée par les
passants, à cause de son bonnet et de sa doudoune, revint chez elle gonflée à
bloc.
Pour elle le compte à rebours avait commencé.
- EN ALLANT VERS SYDNEY / Patricia
- Aux
jeux des exercices littéraires, je piochais Sydney, Australia. Des précisions
s’imposaient. Je décidais, avant tout départ, de décomposer le nom de cette
ville. Sydney, Syd, me faisait penser phonétiquement à la pièce de Corneille,
le Cid et Ney, nom d’un maréchal d’Empire, ami jusqu’à la mort de son mentor
Napoléon Bonaparte.
- Je réfléchissais, il ne suffit pas de
s’embarquer pour une terre inconnue pour que le voyage prenne sens dès le
départ. Je n’avais pas et n’ai toujours pas comme Alexandra D-N le besoin
impératif de visiter un pays précis et en particulier l’Australie. À y
réfléchir, ce que je connaissais de ce pays était trop en référence avec
l’apartheid et ce type de séparation raciale ne me plaisait pas. Voilà pour les
hommes et leur politique.
-
- Mon
intérêt se portait plutôt sur les premiers habitants du continent, répertoriés
comme tels, d’ailleurs plutôt les derniers sur l’échelle de l’égalité des
chances, les Aborigènes. Ce nom résonne bien pour une aventure sur papier.
- Le nom, Aborigène me faisait penser aux
Papous, n’habitant pas très loin de leurs frères australiens. Ils me faisaient
rêver quand j’étais petite, Papous, papouilles… L’aventure comme une tendresse
amoureuse, mais ce n’est pas ce que nous rappellent les grands aventuriers, ils
parlent de prise de risques, de difficultés, de peurs dépassées, de bonheurs
mérités... Sinon, nous aurions plein de vocation, qu’est-ce que vous
faites dans la vie, moi, profession
voyageuse, moi aussi et moi aussi, c’est peinard et cela rapporte
gros.
- Et pour toute explication Vous comprenez… Les
adultes sont de grands enfants et nous avons dans nos sacs à dos Louis Vuitton
beaucoup d’histoires à vous raconter… Vous pouvez les trouver aussi sur
tablettes à télécharger.
-
- Bon ! Revenons à
nos moutons… Australiens, bien sûr. J’ai tiré Sydney et c’est le moment de
décoller. Aujourd’hui, on ne prend plus le bateau pour aller d’un pays à
l’autre. Dommage, le voyageur avait le temps de s’affoler en réalisant ses
choix : de tout laisser tomber en laissant sa vie de famille et son
confort derrière lui, de se faire une raison quant à sa survie éventuelle, de
s’habituer aux décalages de tout bord et entrevoir changement de temps et de
nourriture etc.…
- Reprenons ! Le Cid, dilemme cornélien où
l’amour s’oppose au devoir et le maréchal d’empire qui a préféré mourir que de
trahir son ami. Les cartes étaient jetées, pas celles d’un territoire
hypothétique, mais celles d’une destinée, d’une trajectoire...
- Mon intuition me guida. Je devais rencontrer
Bouche Dorée, née sous le signe du Capricorne dont la devise et
philosophie de vie m’intriguait : “ Je me conserve bien car je vis toujours
entourée de gens heureux”. Comment est-t-il possible de vivre entouré que de
gens heureux ? Cette maxime me donnait à penser. Cette femme saura me
donner l’itinéraire ou le plan pour trouver le chemin du cœur dans Sydney.
-
- Lundi
16 heures, heure de Paris. J’embarquais avec une adresse en poche, adresse
donnée par un ami m’expliquant que Bouche Dorée continuait de voyager pour
affaires. Dans l’avion, je m’informais, quelques petites notes sur le passé de
Bouche Dorée : femme brésilienne qui défend les causes perdues en leur
faisant parvenir armes et argent. Assurément, les deux mamelles jumelles seront
bienfaitrices pour certains voyageurs poètes du XIX° siècle, lire les aventures
d’Arthur Rimbaud en Afrique.
-
- Proposition d’écriture à distance du 18 décembre 2020
-
-
Rencontres, ateliers Textes et Images
- Voyageurs,
ils devinrent écrivains, Écrivains,
ils se firent voyageurs…
- Robert
Louis Stevenson (1850-1895)
-

- “L’amoureux
- des îles”
- “
J’écris pour distraire…
- Le devoir d’un écrivain, c’est d’enchanter
|
- Écossais, né à Édimbourg, le petit
robert Louis était de constitution fragile et maladive. Il dut passer une bonne
partie de sa jeunesse confinée chez lui, dans sa chambre. Pour combler cet
alitement, il lisait beaucoup, rêvait et commença à écrire très jeune des aventures
dans des iles très ensoleillées. Un soleil dont il avait besoin pour soigner
ses poumons malades et un corps torturé par d’incessantes quintes de toux. A
dix-huit ans, il opte pour une carrière d’avocat, mais il commence à voyager
dans le sud pour le climat. D’abord le sud de la France avec un voyage dans les
Cévennes qu’il arpente seul avec une ânesse “Modestine”. Douze jours de marche
qui lui offrent une expérience qu’il racontera dans un récit : “Voyage
avec un âne dans les Cévennes”. En
France, il rencontre une américaine dont il tombera follement amoureux et qu’il
suivra en Californie en attendant qu’elle divorce de son mari. Fanny deviendra
sa femme. Ils partagent lecture et rêve d’aventures. De cette complicité naîtra
un garçon qui les suivra dans leurs voyages. Il écrira pour lui : “l’île
aux trésors” qui le rendra célèbre. Manichéen,
les bons et les méchants s’affrontent dans ses livres en particulier
dans : « Docteur Jekill et Mister Hyde. » Sa
santé de nouveau fragile, il va repartir sur des terres ensoleillées et choisit
les îles polynésiennes où il s’attachera à décrire et défendre la culture des iles
du Pacifique menacées par les missionnaires et les colons. Il dénoncera aussi
les exactions commises par les autorités coloniales allemandes.
- À
quarante-cinq ans, il sera victime d’une hémorragie cérébrale. Pour qu’il soit
enterré au sommet du mont Vala sur l’une des îles Samoa avec la mer en perte de
vue, trois cents Samoans se sont relayés avec leurs machettes pour tracer un
chemin dans la jungle.
|
-
- Propositions d’écriture :
-
- 1/ Stevenson, dans son livre l’île
aux trésors, nous parle de pirates mais surtout d’une carte qui
pourrait nous amener aux trésors, au butin de ces dits pirates.
- Ses
descriptions avec des noms de lieux sont très parlants, et plein d’imagination de
son invention. La première proposition d’écriture serait de construire une
carte avec un territoire (notre maison, un bout de ville, la notre ou une
autre) et d’y placer nos trésors, le butin d’une randonnée, d’un parcours,
d’une décoration etc…
- 2 / Dans un coffre ou une valise
dans un, ou votre, grenier, vous découvrez un trésor ou des trésors (objets, lettres,
bijoux etc…). Racontez, construisez un récit avec vos découvertes.
- 3 / Vous prenez un dictionnaire.
Comme une valise à mots ou un trésor de mots, vous piochez des mots au hasard,
et vous en faites un récit.
-
- A
vous de jouer…. Soyez bon joueur.
-
- LA, C'EST UN TRESOR QUI M'A TROUVEE / Cécile
- Je cherche tout toujours, tout le temps.
- Mais là, c'est un trésor qui m'a trouvé.
- En effet, dans le cohu bohu de mon cœur, je ressens que c'est
lui.
-
- À la Rochelle, rue de la Désirée, nous avons liés nos
sentiments.
- La mer parfois houleuse, parfois tendre, nous a unis.
- De retour à Paris, Montmartre et son Sacré Cœur nous a
illuminés. Impossible pourtant d'entrer dans son antre.
- Puis dans mon appartement, de pièce en pièce, nous avons
appris à nous connaître.
- De jours en nuits, nous avons partagé la nourriture puis
nos êtres se sont ouverts à la quête de l'amour.
- Le trésor de ma vie, c'est le cœur qui me l'a donné.
- Fructueux et évolutif, notre coffre fort s'agrandit en
laissant passer les années.
- Jusqu'où iront nous dans la découverte des joyaux de la vie
?
- Seul le temps saura nous le dire.
- Des photos, des musiques, des vues de l'esprit nous
rassemblent, nous ressemblent.
- Mais comme tous les trésors, il faut bien le tenir caché.
- Alors humblement, on avance, mais pas à découvert.
- LE TRESOR DU GRENIER / Joël
Mon grand-père est l'homme debout à gauche, et ma grand-mère la premièrefemme à gauche, elle était magnigfique !
Au décès de mes
parents et grands-parents, j'ai conservé deux valises où j'ai mis des photos,
des objets, des cahiers, des livres. Cela fait plusieurs années que je n'ai pas ouvert ces valises.
Cette proposition d'écriture me donne l'occasion et le courage de me replonger dans
ce monde de l'enfance, bercé par les repas de famille où mes grands-parents
parlaient de leur séjour en Afrique pendant trois ans, où mon Grand-père
était contremaitre pour la construction d'un pont à Abidjan en Côte d'Ivoire,
ainsi que les récits sur la guerre mondiale de 1940 à 1945.
Sur un cahier d'écolier, ma grand-mère, qui avec ma
tante, ont aidé l'institutrice qui apprenait le français et « les bonnes manières
« aux enfants des ouvriers et du village, avait écrit quelques souvenirs
ou impressions. Elle mentionne l'histoire de la cascade sacrée, qui se trouvait
à une heure de marche de leur habitation en lisière de la forêt tropicale.
Les ouvriers du chantier, majoritairement issus du
village, près de la cascade racontaient :
« Lorsqu'ils avaient la permission des esprits de
la forêt, ils descendaient en méditant le long du chemin jusqu'au lieu sacré de
la cascade et déposaient par une prière silencieuse, leur vœu le plus sincère,
une guérison, une naissance, un amour.
Ces hommes ou ces femmes n'étaient pas toujours exaucés
sur le champ, mais après un court ou un long cheminement, ils finissaient par
obtenir ce que leur cœur voulait au plus profond d'eux-mêmes. Tous remontaient
de leur baignade avec un beau sourire et l'eau ruisselait sur eux comme l'amour,
d'une manière naturelle et belle. On pouvait voir sur leurs visages, le regard
pur et innocent des enfants émerveillés par un monde fantastique.
La légende disait que deux fées vivaient tout près de
cette belle cascade et qu’elles étaient les gardiennes de ce lieu sacré. Un
magnifique papillon bleu outremer était la fée de la nuit et un splendide
papillon jaune soleil était la fée du jour. Si une belle âme se présentait à la
cascade, alors les fées virevoltaient jusqu'à elle pour la saluer et bénir sa
venue de leur énergie et de leur douceur. Si la fée bleue apparaissaient, le visiteur savait
qu'il devait chercher la réponse à ses questions dans ses rêves et si la fée or
se présentait à lui c'était par des actions personnelles que le travail devait
se faire. La légende ensuite disait qu'un des habitants du village,
il y a fort longtemps, était très
jaloux de ces guérisons et vœux exaucés car lui vivait seul, avait souvent de
forts maux de tête, pessimiste et pensait que ce n'était que de la chance qui
était responsable de ces miracles.
Un jour, sans la permission des esprits, il se rendit
à la cascade de nuit pour ne pas être vu de ses voisins. En sortant de sa baignade il glissa et on le retrouva
au petit matin, immobile et glacée, avec une jambe cassée.
Les villageois eurent pitié de lui, car sa jambe ne
guérissait pas et il ne pouvait pas bouger ni travailler, et il était seul. Ils
appelèrent la sorcière du village pour l'ausculter. Elle lui prépara onguents
et bouillons fortifiants, lui montra des exercices à faire.
Chaque jour, à tour de rôle, un membre du village lui
apportait de quoi boire et manger, et restait un moment avec lui pour discuter.
L'homme n'avait jamais eu autant de visites de toute sa vie.
En trois mois il fut guéri et il prit, une fois
complètement guéri, le chemin du village voisin avec un grand bouquet de fleurs
blanches pour remercier la sorcière et l'inviter à une grande fête qu'il
voulait organiser pour la remercier ainsi que tous les habitants du village.
La sorcière vint à la fête où il y avait un buffet
somptueux. Des musiciens ont joués toute la nuit, devant le sourire de cet
homme heureux, généreux, aimé de tous, elle tomba amoureuse et resta toujours près
de lui.
L'année suivante naquit de leur union un enfant
lumineux et fort. Un soir, en pleine intimité, la sorcière lui demanda à
l'oreille quel était son vœu le soir ou il tomba près de la cascade. Il lui
répondit les yeux brillants d'émotion : Avoir de la chance ! C'est ce
qui explique que tous les villageois se rendent à la cascade pour faire un vœu.
Ma grand-mère
rajoutait : c'était réservé aux habitants du village ou leurs amis africains. Chaque colon, ouvrier comme
contremaitre ou dirigeant avaient une nurse à disposition.
Ma grand-mère avait tissé un lien amical avec sa nurse
et ses enfants. Quand ce fut le moment du départ, pour le retour en France,
après plus de trois ans passés sur place, le pont étant terminé, elle lui dit «
c'est interdit, mais je vais te conduire à la tombée de nuit à la cascade
sacrée et tu pourras faire un vœu et tu auras de la chance toute ta vie.
Mémère (c'est comme cela que je l'appelais à sa
demande, car elle ne voulait pas de Mamie) a toujours dit que ce vœu avait été
réalisé deux ans après son retour en métropole, mais que c'était un secret. Quelques
jours avant son décès, à l'âge de 98 ans, alors que j'étais la seule personne
qui lui restait de son passé et que nous étions très proches depuis toujours me
confia la teneur de ce vœu. Mais il restera secret entre nous !
LE TRESOR DU GRENIER / Colette
- Benjamin avait hérité
avec sa sœur de la maison de leur grand-mère et il leur fallait faire le tri, garder,
jeter ou vendre tout ce qu’elle contenait et il y en avait : en dehors des
meubles et des commodes à vider, se trouvait plus de cinquante ans d’objets
entassés, bibelots, photos, papiers, cartes postales et souvenirs divers
(certains remontant encore à la génération de leurs arrières grands-parents),
sans compter les jouets cassés, les bouts de tissu d’un autre temps, mais pouvant
servir (dixit leur chère Mamie !) et tout un bric-à-brac qui trainait dans
le grenier au milieu des toiles d’araignée. Une fois le plus gros des meubles et
objets divers sélectionnés pour le
rebut, pour la brocante ou pour une deuxième vie après un bon coup de pinceau,
Benjamin s’attaqua au grenier. Il pensait qu’en une heure il aurait
terminé son tri en balançant par la
fenêtre tout ce qui ne retenait pas son attention, mais il s’était aventuré
dans un lieu certes rempli de vieilles choses mais pas seulement. Les malles
qu’il avait aperçues n’étaient pas remplies de bouts de tissu ou de colifichets
bien féminins mais de livres. Et pas n’importe quels livres !
- Il y avait trois mondes
différents : l’amour, car sa grand-mère était très fleur bleue,
l’histoire, dont le grand-père était friand, et l’aventure, et ça, Benjamin se
demanda lequel des deux les avaient lus, feuilletés et refeuilletés. Il n’avait
pas souvenir de récits épiques que lui aient fait ses grands–parents, rien que
des contes pour enfants. Et là un trésor s’offrait à lui, de pages cornées à
force d’être tournées, d’images décolorées par le temps,
de vies insoupçonnées, mais surtout de rêves !
- Des romans du 19ème siècle,
plusieurs de R.L Stevenson, dont l’Ile au Trésor, ainsi qu’un ouvrage au titre
prometteur : « Les nouvelles 1001 nuits » !
- Suivaient des livres de Jules Verne, R.Kipling,
W. Scott, des auteurs qu’il connaissait de nom comme tous les écoliers, mais
dont il n’avait jamais étudié plus qu’un extrait au collège.
- Et puis, presqu’au fond de la malle dont
il découvrait un à un les trésors, il trouva l’un des ouvrages les plus anciens,
qu’il sortit avec précaution : une édition originale
du fameux « Moby Dick », dont il se rappelait l’héroïque combat avec
le capitaine Achab.
- Peut-être son arrière-grand-père avait-il
été baleinier ? Peut-être ses aïeuls avaient-ils fait le
tour du monde, ou du moins le tour de l’Europe ou juste de la France ? Mais
pourquoi n’avaient-ils pas partagé leurs souvenirs ? Peut-être avaient-ils
juste rêvé comme lui en feuilletant les pages écornées de toutes ces richesses
tombées dans l’oubli ? Benjamin était dans un étrange état, mal
installé sur une autre malle remplie de cartes et de vieilles photos. Il
sentait comme un soupçon de mélancolie l’envahir en se baignant dans ces
vestiges de l’ancien temps qui lui ouvraient la porte sur des terres ou des
royaumes inconnus. Il se dit qu’il était devenu sentimental,
regretta de n’avoir pas partagé les confidences de ses grands-parents, pensa ensuite
à ses parents qui n’avaient pas voulu s’occuper de toutes ces vieilleries et qui avaient sans doute raté une belle
occasion de rêver.
- Il mit plusieurs minutes à sortir de cet
état de bonheur nostalgique et à revenir à la réalité quand sa sœur l’appela
pour des tâches plus terre à terre. Il décida de prendre son temps pour
décider de l’avenir de ces joyaux qui étaient devenus siens, et de prolonger
son séjour au pays des trésors.
TRÉSOR D’UN JOUR, TRÉSOR
POUR TOUJOURS / Alix-Thiti
J’avais décidé, un matin, de
ranger ma chambre qui était en bazar. Dans le tiroir du bureau, je trouve une
toute petite pochette en tissu coloré de style africain. C’était un cadeau
d’anniversaire, pour mes vingt ans, ça date ! Alors je l’ouvre pour en
sortir trois petits bonhommes en bois fin, habillés de fil de couture
coloré. Je me souviens des paroles de mon amie, de le mettre sous l’oreiller
afin qu’ils chassent les mauvais rêves. C’est un cadeau que je considérais
comme un trésor, car mon amie que j’apprécie beaucoup a pris le temps de
trouver le cadeau qui me correspondait, moi qui faisais souvent des cauchemars.
Ce présent auquel je me suis attaché, j’espère le garder encore longtemps.
Maintenant il est sur mon bureau mais rangé. Vais-je m’en resservir ? pour
mes nuits de sommeil agitées ?
Aujourd’hui
je fais moins de rêves bizarres. Psychologiquement, j’arrive à les accepter ou
à les affronter. Le trésor ne vient pas seulement d’un objet mais de l’esprit
qui en émane. Mon esprit est apaisé. L’effet d’apaisement comme un placébo, un
somnifère, me fait dormir.
Le
vrai trésor c’est notre amitié, chaque jour qui passe est un trésor tel le
soleil, sa famille, ses amis, ses animaux...
Tout
ce qui nous rattache à la vie.
- L'APPEL DU LARGE / Noëlla

|
- - Artemisia: ma fée des dunes est une plante protectrice
- qui lutte
contre l'érosion.
- - La Licorne : Vaisseau de la marine du Roy, sous Louis
XIV
- - Le chevalier, François de Hadoque( ancêtre du capitaine)
- - La fée Mélusine
- - La fille des Sables : moi
-
|

Photographies Noella Redais
|
- Mon souhait le plus cher ? Larguer les amarres
pour prendre le large. Fallait-il dessiner une nouvelle carte pour
appareiller ? Emprunter un itinéraire bis ?
- Le vent de panique ne soufflera pas ! Car je
vais l'imaginer. Un format" raisin (50x65) brunit avec du Brou de
noix, et du Marc de café pour simuler les reliefs. Quelques gouttes
d'encre magique pour rejoindre les profondeurs abyssales. Afin de créer
l'illusion, je choisissais une bougie blanche, une couleur océan atlantique, que
j'allais aussitôt. Ses effluves marines, sur vouaient déjà vers le large. La
flamme vascillait, hésitante, prenait de la hauteur, puis embrasait le marc de
café pour tracer la côte de lumière, ériger les corniches et ciseler les
criques. Je modulais mon souffle, accentuais et prolongeait mon expiration pour
que le brou de noix dilué difuse loin, si loin, modelant, remodelant le cordon
dunaire, à peine consumé, juste ombré.
- Trois giclées d'encre, et les récifs
surgissaient incisés au marc.
- Je laissais chavirer la cire bleu, qui
brutalement heurtait la roche et s'écoulait jusqu'aux criques. J'esquissais à
la cire blanche un sillage écumeux le long de la côte, qui s'échouait presque
imperceptible, dévoilant le visible dans l'invisible, façonné par les mémoires
minérales. Les bulles d'air s'enlaçaient, irisées par les rayons du soleil. Une
voix enchanteresse les fit frissonner, Artémisia, notre bonne fée des dunes.
|
- Hâte toi, filles des Sables,
l'équipage t'attend.
J'avais le vent en poupe, toute émoustillée de
revoir mon Île. Sans plus attendre, il fallait mouiller l'encre ! J'y plongeais
avec malice. Quelques gouttes d'outre-mer plus tard, une lame de fond émeraude
me projetait à bord du trois mâts. Un individu m'accueilli en grande pompe.
-CFDH, Chevalier
François de Hadoque, commandant du vaisseau " La Licorne", pour vous
servir. En me saluant avec panache. S'adressant au moussaillon :
- Ma longue vue,
tout en fixant l'horizon , il s'écria :
- L'outre-mer se
retire, il est temps de mettre les voiles
À bâbord toute, cap vers la côte de lumière. La
Licorne lestée de rhum filait vers le largeeeeeeee.
Quelques rasades plus tard, une corne de brume
retentit.
- CFDH: " Tonnerre de...mille, millions de ...pavillon ennemi
en vue ! Préparez vous à l'abordage!
- LFDS: "
non!, Il arbore les couleurs nationales !
- CFDH: " nati i i i on quoi? Où est l'équipage ?
- LFDS: il n'y a
qu'un skipper à bord.
- CFDH: c'est
quoi ça ? Un amiral de bateau lavoir !
- LFDS: il
navigue sur un voilier monocoque.
- CFDH: un voilier…
Quoi ? Et les armoiries rouges sur la voile?
- LFDS: deux
coeurs entrelacés surmontés d'une couronne et d'une croix avec pour devise:
"Utrique fidelis"(fidèle à l'un et à l'autre, sous entendu, à Dieu et
au roi !
Pendant longtemps, cela à fait couler beaucoup
d'encre !
-CFDH:
Viveeeeeeee le roy, en empoignant une bouteille. Dubitatif,
il reprit sa longue vue et dit:
- Hummmm, je n'ai
pas souvenance d'un tel blason! Estampillé....le Ven.. Vendée....?
- LFDS: "Le
Vendée Globe", une course folle autour du monde par les trois caps.
- CFDH:
Tonnerre de Brest, une course contre vents et marées pour trouver un trésor ?
Au même moment,
un courant d'air chaud balaya le pont, une silhouette, drapée des mers du Sud
apparut entourée d'un halo luminescent. Sa longue chevelure blonde tressée, lui
conférait beaucoup de douceur. la fée Mélusine murmura à mon oreille. Les vents
complaisant, chassaient les nuages.
Quelques rafales plus tard, j'apercevais le
" bleu Vendée". Ce voyage enchanté exaltait mes sens, excités
par la brise marine. Baigné de soleil, le "Bleu Vendéen" réchauffait
mon coeur.
Nous survolâmes St Martin de Brem, le quartier
des pêcheurs, l'or blanc des marais. Écarlates et pourpres, les roses trémières
se pavanaient au soleil.
Balancées par le vent, elles frôlaient les
façades des maisons basses, blanchies à la chaux.
Le parfum subtil des pins parasols m'ennivrait
déjà. Les silhouettes majestueuses semblaient redessinées et modelées au gré du
vent.
Regroupés, ils s'enlisaient dans le sable. Des
branches sinueuses le caressaient pour offrir un cocon végétal, bercé par le
vent...
Des clôtures basses de chaque côté des
platelages en bois, protégeaient et encourageaient la végétalisation jusqu'à la
Normandelière, la plage des dunes et des fous rires.
Désormais, la
gardienne de ce sanctuaire, Artémisia, veille, encercle, fixe le sable, titille
l'immortelle qui jubilé et prolifère d'aise. L'orchidée charme le chardon bleu,
bleu jusqu'au sépia de la côte sauvage.
Bienvenue à
Bretignolles sur mer. Les hérons cendrés, mouettes rieuses, sternes, oies bernaches s'y
retrouvent pour glaner et picorer ce que la marée apporte.
Vue de la corniche, la roche métamorphique fascine,
intrigue, sublimée par ses couleurs opalescentes. En descendant jusqu'à la
crique de la Beschée. Les strates de schistes micacés, feuilletées, plissées,
se brisent, se détachent, s'enfoncent lentement exposées aux embruns. Les
bulots s'y accrochent taquinés par les crabes.
Effleurées par l'écume, chaque empreinte de
Mélusine se métamorphose en Galet veiné de quartz et moucheté d'orange. La fée
bâtisseuse sourit et s'envole vers sa grotte. À bientôt pour de nouvelles aventures avec le
"Jardinier de la mer".....
LE JE DU DICTIONNAIRE, TRESOR DE MOTS / Patricia
- Démarche :
J’ai tiré une trentaine de mots en tout dans mon dictionnaire. À chaque mot
tiré, j’ai initié une nouvelle phrase le plus spontanément possible. Pour quelques phrases, j’ai utilisé deux mots
tirés sans jamais changer l’ordre du tirage.
- De
cette consigne, je l’ai transformée en un jeu de piste comme une chasse aux
trésors me demandant à chaque fois où allait m’emmener le prochain mot, verbe
ou adjectif.
- Pour que cette pioche
ne soit pas trop fastidieuse ou que le texte ne soit pas complètement absurde,
je me suis donnée le choix d’un mot, d’un adjectif ou d’un verbe sur la page
sélectionnée. Ce qui me laissait un peu de souplesse et de l’amusement.
- Je
vous donne la liste des mots piochés : Feuillu, inintelligible, pavés,
socialisé, vice-versa, tirer, costume, se délasser, détruire, s’ensauvager,
gagnant, déterminer, se dessécher, initiative, épanouissement, inaction, holà,
neuvième, amuser, cristal, démiurge, honoré, indécision, concéder, l’orée,
hyperbolique, macabre, mer, résistance. Comme cela, si vous avez envie, vous
pouvez reconstituer un autre texte avec votre propre inspiration. Ce serait amusant
de comparer les chemins et les idées…
-
- Pavés de mots ou mots en
bataille…
- Feuillu, le printemps l’était,
mais inintelligibles renaissaient les mots, tels des pavés sous les pieds des
voyageurs socialisés depuis l’avènement des ultra libéraux.
- Vice-versa le monde bougeait,
l’argent par billion se recherchait.
- Il ne suffisait pas de le tirer
de sa poche, même d’un beau costume en espérant se délasser, ni de détruire
toute illusion autour de soi pour dynamiser ses envies, ses désirs. Même le philosophe espérait
s’ensauvager pour retrouver toutes ses humanités.
- Gagnant, gagneur, au marché des
marchands entrepreneurs, pour les autres, il fallait rester déterminé !
Pour ne pas se dessécher. L’initiative était bonne et
parfois pleine d’épanouissement.
- Évidemment un vrai combat
s’engageait contre l’inaction.
- Holà avait dit le sage, rencontré
par hasard.
- C’était la neuvième fois et je
m’en amusais. Le cristal des verres résonnait
au divin des esprits médiatisés.
- À la santé des démiurges et
autres créateurs qui avaient honoré ou refusé l’indécision.
- Pourtant tous les spectateurs
concédaient beaucoup trop de candeur, à l’orée d’un temps chamboulé qui
devenait hyperbolique et macabre.
- Alors l’homme, dans sa solitude,
regarda la mer ancestrale lui parler de résistance…
- Proposition d’écriture à distance du 22 janvier 2021
-
- Nicolas Bouvier Poète, photographe,
conférencier… (1929-1998)
- L’usager du monde, libre et sans but…
|
- « Je suis follement
visuel » aime-t-il à répéter. Nicolas Bouvier ne veut pas se perdre dans
le confort matériel et intellectuel de son milieu. Il préfère voyager et
écrire, voir et parcourir le monde. « Il faut bouger car seul le voyage
guérit de l’égoïsme, du mirage matérialiste, des certitudes faciles et de la
déchéance physique. »
- Le jeune Nicolas a besoin de se confronter aux épreuves du
monde.
- À
dix-huit ans, été 1948, il quitte sa famille et la Suisse pour le Grand Nord,
la Laponie. De sa première marche à pieds en solitaire, il découvre la liberté.
- À son
retour, il confie : « Je ne pensais pas pouvoir être si
heureux. »
- 1953, second objectif : départ pour l’Inde pour un périple
de seize mois en voiture avec son meilleur ami le peintre Thierry Vernet.
Vernet dessine, Nicolas a du mal à écrire, il préfère photographier visages et
paysages :
- « Être
heureux me prenait tout mon temps ! » confiera-t-il. Les deux amis se
quittent au bout d’une année. Nicolas Bouvier retrouvera la solitude et la
dèche.
- Pour
survivre, il se mue en journaliste et vend le récit de son périple. Il fume et
boit trop, la folie le menace. Gagner le Japon devient son obsession, son
salut. Il obtient un visa de reporter. Le Japon l’apaise, marcheur infatigable,
il engrange dans chaque quartier, chaque contrée, matière pour sa chronique japonaise.
- Il effectue
à pied, une ombrelle à la main, les cent quarante kilomètres qui séparent
Nagoya de Kyoto, photographiant paysans et rizières. Fin décembre 1956, il
regagne Genève avec toute la matière des livres qui le feront connaître.
|
-
- Biblioraphie :
L’usage
du monde - 1963 - Chronique
Japonaise - 1975 - Le
Poisson-Scorpion - 1981
- Première proposition
d’écriture
- Reprendre
à son compte la phrase étonnante de Nicolas Bouvier : “Je ne pensais pas
pouvoir être si heureux”… Pour raconter un moment fabuleux où le bonheur fut si
intense, si présent que l’émotion ressentie reste encore présente en vous.
- Deuxième proposition
d’écriture
- Le
bonheur et la marche sont indissociables pour Nicolas Bouvier. Faites le récit
d’une marche où le paysage devient un élément romanesque, une découverte
poétique ou énigmatique.
- Troisième
proposition d'écriture
- Voir
est la récompense du marcheur pour Nicolas Bouvier. Qu’avez- vous vu de si
important pour le partager avec nous… ?
-
- LES ECRIVAINS MARCHEURS / Joël
- Pour
Nicolas Bouvier le bonheur et la marche sont indissociables.
- Pour Jean Giono
« Si tu n'arrives pas à penser, marche ! Si tu penses trop,
marche ! Si tu penses mal ? Marche ! »
- Je partage ses deux
avis, j'ai toujours aimé marcher, et en retraite, je marche entre une heure
trente et deux heures par jour avec mon petit cocker.
- La
marche pour moi, est essentiellement la rencontre avec la nature, la forêt, les
arbres, un cours d'eau, un torrent, des fleurs, des odeurs, la montagne, la
mer. C'est aussi, et cela est important, un moyen de déconnecter et de rêver.
Enfin et ce n'est pas négligeable, un exercice physique recommandé. La marche
facilite le rêve, le rêve d'une vie meilleure ou différente, des fantasmes. Je
peux me transformer en un écrivain lauréat du Goncourt, en le meilleur joueur
français mondial de football, en une idole de la chanson ou du cinéma ayant une
aventure amoureuse avec ? ou dans des voyages pour des destinations que je
souhaite visiter un jour. Si le bonheur est journalier, le bonheur intense au
sens de Nicolas Bouvier « Je ne pensais pas pouvoir être si heureux » je
l'ai ressenti à quatre reprises. En visitant les îles de Porquerolles et Port
Cros, Au Grand Canyon et aux chutes du Niagara aux États-Unis, en Égypte devant
le temple d'About Simbel…
-
- Le
tour de l'île de Porquerolles, réservé aux piétons et aux cyclistes est de dix
kilomètres. Située dans le golfe d'Hyères, elle bénéficie d'un ensoleillement
presque quotidien délicieusement rafraichi par l'air marin. On y trouve trois
domaines viticoles de grande renommée classés « vins des Côtes de
Provence ».
- Classée « Cœur
du parc national » Porquerolles protège, replante, étudie les cultures
méditerranéennes grâce à son conservatoire botanique. On se promène parmi une
multitude de plantations.
- Des paysages sublime
vous amènent à interrompre votre marche sur le sentier très souvent, pour
prendre un petit chemin et admirer les falaises qui tombent à pic dans la mer,
les calanques, gorges, caps et petits monts. Depuis le phare la vue s'étend sur
360 degrés sur l'île et la mer.
- À l'intérieur des
terres s'étendent des mosaïques de vignes, d'oliviers, d'arbres fruitiers,
citronniers, orangers, mandariniers. La plupart des pistes sont ombragées et
nous épargnent ainsi des coups de chaud. La pinède étale ses dégradés de vert
qui se mélangent avec les fleurs blanches et les fruits rouges des arbousiers.
Les cigales se joignent à ses paysages somptueux pour vous rappeler que vous
êtes bien en Provence et non pas dans une île paradisiaque à l'autre bout du
monde. On y trouve des espèces rares et nicheuses comme le goéland niché, le
faucon pèlerin, le puffin. Ainsi qu'une population d'invertébrés…
-
- Au
cours de notre promenade, nous passons près du phare, l'un des plus puissants
de la Méditerranée, puis près des forts Alycastre et du grand
- Langoustier, la baie de l'Alycastre étant le
berceau de la plus célèbre légende Porquerolles. Le fort de la Repentance est
enterré et a été la place forte pour la défense de l'île. Et est en rénovation
faite par une communauté monastique orthodoxe. Le moulin du bonheur, trois
plages dont la plage Notre Dame élue la plus belle plage d'Europe. On peut donc
se baigner pour se rafraîchir pendant la randonnée.
- Avec ma petite sœur,
sur le chemin on a récité le poème de Gabriel Dassonville : Plénitude
matinale, olfactive perception, richesse arborescente, unique paradis, rouge
soleil couchant, ondulant sur les flots, les racines des pins, longent le
littoral, enlaçant la merveille, silencieuse ingénue. Puis la chanson de Loïc
sur l'île : Bicyclette à la semaine, Séraphin le fort de la repentance,
Véronique le Pélican. Il y a des écoles qui n'apprennent pas, entendez celles
qui font vivre et celles où il fait bon vivre.
-
- Et
pour nous amuser, on s'était mis à interroger les randonneurs que l'on
croisaient ou que l'on dépassaient.
- -
Connaissez-vous la légende des îles d'or ?
- La plupart ne
connaissait pas et avec plaisir écoutait ma petite sœur raconter cette légende.
Le prince Olbanius avait quatre filles qu'il chérissait et dont la beauté
n'avait d'égale que leur adresse et leur agilité. Un jour elles s'étaient
éloignées du rivage et un bateau pirate se mis à les pourchasser. Le père qui
assistait à la scène, sur la plage implora les dieux pour qu'elles soient
épargnées. Alors que les pirates allaient monter dans le bateau, les princesses
virent peu à peu leurs membres se figer, leur corps se changèrent en pierre.
- C'est ainsi que les
trois sœurs formèrent les îles d'Or, la quatrième Giens. Tous s'accordent à
croire que les îles ont conservé l'incroyable beauté des princesses. Par
ailleurs un animal fabuleux établi dans la baie de l'Alycastre hante l'île
depuis Porquerolles. Comment vont-ils s'en sortir ? Il sort la nuit et
particulièrement les nuits de tempête.
-
- Après
avoir mangé sur la plage, une petite sieste s'impose et là, bercé par la bise
et l'air marin je me mets à rêver.
- Je suis un modeste
pêcheur mais je sauve les princesses de l'île, et l’une de ces jolies dames
déclarent qu'elle est amoureuse de moi et qu'elle souhaiterait se marier. Le
prince ne voit pas d'un bon œil ce projet et me dit :
- -
Si tu veux épouser ma fille tu devras avant tuer l'animal fabuleux.
- La nuit suivante une
tempête gronde, et je pars en bateau pour chercher ce monstre. Bien sûr, après
plusieurs heures de combat, je triomphe et me marie avec la princesse Grâce qui
reçut comme cadeau de son père la principauté de Monaco.
-
- Terre
d'artistes et d'écrivains, cité d'inspiration, d'illustres auteurs ont fait
courir leur plume et leur imagination depuis leur chambre du grand hôtel ou
assis sur un banc.
- C'est le cas de
Joseph Conrad qui évoque la presqu’île dans sa dernière œuvre « Le frère
de de la côte », Robert -Louis Stevenson écrit plusieurs de ses romans
dont le prince Otto au grand hôtel en 1884. L'île a également accueilli
Alexandre Dumas, Lamartine, Léon Tolstoï, et Saint -John Perse découvrit les
îles de Giens.
- Un
véritable bonheur, le paradis sur terre !
- "Je ne
pensais pas pouvoir être si heureux" / Colette
-
- Reprendre à son compte la proposition de Nicolas Bouvier,
raconter comment un moment fabuleux fut si intense, si présent que l’émotion
ressentie reste encore présente en vous.
-
- Je
me souviens de ce jour à la fois loin et si ancré dans ma mémoire où j’ai gardé
pour la première fois ma petite fille, quelques heures durant.
- Pourtant
elle avait dormi la plus grosse partie du temps, où mon fils me l’avait
déposée.
- Elle
était si jolie dans son petit transat, si frêle et souriante dans son sommeil,
que les larmes me sont montées aux yeux, encore plus que le jour de sa
naissance, où je n’avais peut-être pas encore réalisé quel immense cadeau nous
avions reçu !
- Avant
qu’elle s’endorme dans mes bras, elle a un peu pleuré comme tous les bébés puis
s’est calmée et s’est assoupie.
- Ses rêves
devaient être agréables car elle souriait dans son sommeil et il me vient en
tête une photo d’un autre jour où ses parents l’ont surprise dans son sommeil
remplie de merveilleuses choses, puisqu’elle était béatement souriante, sans
doute repue, partie voleter dans les songes.
-
- Et
cette après-midi d’hiver me fut un bonheur parfait, car même court, ce moment
avait été si intense, cette communion avec ce petit être si grande, que j’avais
encore les yeux brillants plusieurs heures après.
- Je lui
avais parlé, lui disant qu’elle était belle comme un ange, comme la princesse
qu’elle allait devenir.
- J’avais
doucement embrassé le bout de ses doigts minuscules, n’osant pas lui donner un
vrai baiser de peur de la réveiller et j’avais remercié cent fois son père de
me l’avoir confiée, un jour d’hiver où il faisait gris.
-
- La
lumière avait soudain envahi le salon, grâce à cette présence, cette vie
minuscule, et mon cœur avait débordé de bonheur.
PROMENADE DANS LE BOIS DE BROU-SUR-CHANTEREINE / Noëlla
-
- J'ai
choisi la deuxième proposition. Le bonheur et la marche sont indissociables
pour Nicolas Bouvier. Faites le récit d'une marche où le paysage dévient un
élément romanesque, une découverte poétique ou énigmatique.
-
- Métamorphose
- La voûte céleste se dévoile, immaculée
d'étoiles de neige.
- Je tourbillonne, tourbillonne,
- Tourbillonne, au rythme des flocons.
- Les yeux clos, je m'abandonne pour être
surprise.
- Surprise par la fraîcheur de leur caresse sur
mon visage pour frissonner d'émoi.
- Je tourbillonne, tourbillonne,
- Tourbillonne jusqu'à sentir mon corps
chanceler, chavirer, ivre de bonheur.
- Immobile, je savoure le silence, blottie dans
mon cocon neigeux.
- Pour exalter ce sentiment de béatitude, je
fuis le temps, je m'égare.
- Je m'égare très vite. Les sapins tournoient
autour de moi, se rapprochent, m'encerclent, me charme.
- Je m'égare, je m'égare de Bonheur.
-
- Deux heures vingt plus tard
- Mes lèvres frémissent, réveillées par le froid.
- J'avance à pas feutrés pour préserver le
silence. j'aperçois le ciel assombrit, presque déçue.
- J'ai très envie que la cannelle, la noix de
muscade et un soupçon de poivre, enflamment mes papilles, en dégustant un bon
chocolat chaud.
- LE BONHEUR DE LA MARCHE/ Patricia
- Je refermais la porte de la maison
bleue. Elle me servait de refuge pour un temps transitoire, celui de petites
vacances occasionnelles…
- Le paysage entourait
de confort ce petit chalet savoyard. Il s’était recouvert d’un duvet blanc
pendant la nuit, mousseux et volumineux pour la saison.
- Les pieds chaussés de mes meilleurs
souliers, je me risquai à une longue promenade solitaire. La température
oscillait sous le zéro entre moins dix et moins huit degrés. Il était encore
trop tôt pour rencontrer d’autres complices marcheurs.
- Je me sentais
sereine, comme un élément attendu, à peindre dans ce décor monochrome, petit
étalon dérisoire d’une grandeur d’un paysage immaculé. Toute la nature semblait
figée comme sur les cartes postales des Noëls d’antan.
- L’air respirait la
nouveauté des traces blanches sur les arbres. Les formes improvisées jouaient
les arabesques de l’écriture hivernale.
- Connaissant la météo
de la veille, mon sac sur le dos était garni de petites gâteries sucrées pour
me revigorer et me permettre de marcher une bonne partie de la journée.
- Sur le chemin
emprunté, à peine tracé, le sol glissant me donnait la posture d’un i bien
couvert, bien droit. Il rythmait lentement mes pas incertains bien que mesurés.
- Je ne sais trop
pourquoi, peut-être à cause du nom et de ma solitude, l’instant devenu
précieux, me remémorait un film de toute enfance où l’héroïne Blanche
Neige, perdue, tremblait d’effroi dans la forêt. Elle avançait,
trébuchant, en imaginant être retenue par des branches ou bras d’êtres
fantasmagoriques. Je n’avais pas particulièrement peur, j’étais plutôt
impressionnée par la majesté des arbres redessinant leur présence. Pas du tout
menaçant, ils étaient beaux, ornés d’entrelacs irréguliers jusqu’aux extrémités
des leurs branches.
- Curieuse, fascinée,
ma tête oscillait de tous côtés, levée et baissée par la beauté des cimes,
intriguée par toutes les traces laissées par de petits animaux matinaux et
celles de mes pas furtifs inscrivant délicatement mon passage.
-
- Le soleil se cacha longtemps
derrière la montagne, puis demeura opaque sous les brumes hivernales. Il
rayonna peu, juste le temps d’une petite collation, laissant l’atmosphère
ouatée continuer à me câliner, à me protéger durant toute ma marche. Cela me rendait
moins visible, laissant dame nature régner et se dévoiler au gré de mes
avancés.
- Je peinais dans les montées,
suffoquant et libérant les airs pollués hérités de ma ville. Les descentes
prenaient des allures de sauvetage car je devais éviter les glissades un peu
trop franches. Peu importait les difficultés du terrain, la magie des lieux
m’envoûtait, me transformait, m’enivrait…
-
- Je ressentais le plus grand des
bonheurs, celui d’être un parmi, associée, réunie, un tout unifié….
-
Proposition d'écriture à distance du 5 février 2021
Séance à distance du Vendredi 5 février (groupe Alain) et du lundi 8 février (groupe Patricia)
- Les Contraintes d'écritures
- « La contrainte
d’écriture » est une technique littéraire qui consiste à donner des règles et
des limites précises à son écriture. Par exemple :
- Le haïku est une forte contrainte
d’écriture
- Originaire du Japon, cette forme de
poésie est structurée en trois lignes respectivement de cinq, sept et cinq
syllabes, comme nous l’avons déjà pratiquée ensemble. Si la contrainte
d’écriture est plus courante en poésie, les romanciers n’ont pas oublié de
l’utiliser également.
- Une bible récurrente obligatoire pour
produire des séries…
- Quand on évoque les contraintes
d’écriture, on peut penser aux scénarios d’une série de films ou de romans qui
obéïssent à une « Bible » commune à tous les films ou tous les romans
d’une suite.
- Les Maigret, les Poulpe, les PJ St
Martin. (mêmes personnages récurrents, mêmes lieux de passages obligés comme le
repas avec Madame Maigret, rythmes identiques dans le temps, nombre identique de
tués dans chaque polar, découverte d’un terroir, de son histoire, nombre de
relations, de coucheries, tics du personnage principal, les sandwiches de
Bérrurier dans San Antonio, titres amusants……)
- J’ai écrit moi-même un Poulpe (Danse
avec Loulou) et bien loin d’être une contrainte, les éléments obligatoires de
la « bible » aident l’imaginaire. Quand on sèche, on revient dans une
contrainte : le même café, le salon de coiffure, l’amante préférée…Les
contraintes donnent un rythme et cadrent éventuellement l’histoire…
-
-

|
- Qui dit contrainte peut dire aussi OULiPo
- (OUvroir de Littérature POtentielle)
- Hervé Le Tellier
- Lauréat du Prix Goncourt 2020 pour le livre L’Anomalie, Hervé Le Tellier a
permis de mettre
en lumière l'OuLiPo, un atelier de littérature expérimentale à l'illustre passé,
dont il est actuellement le président.
- Leur objectif : s'amuser avec les contraintes linguistiques et
littéraires pour proposer des textes amusants et innovants. Par exemple dans un livre
collectif publié ensemble, Le Tellier a signé il y quelques années une nouvelle
assez longue sur l’EAU… Et de se questionner au fil des pages : « il
y a de l’eau dans l’Oise, il y a de l’eau dans l’Yonne, il y a de l’O dans la
Somme, mais dans la Seine, non, il n’y a pas d’ « O » dans la
Seine… Dans le Rhin, non plus d’ailleurs, dans la Marne pas davantage… »
- Petite histoire des Oulipiens (racontée sur France-Infos
et retranscrite ici)
- « A
l'automne 1960, un petit groupe de poètes
scientifiques se rassemble autour du poète Raymond Queneau et de
son ami le mathématicien François Le Lionnais, sous le nom d'"OUvroir de LIttérature POtentielle"
(OuLiPo), littéralement atelier pour fabriquer de la littérature.
- Les
Oulipiens sont des hommes et des femmes unis par l'amitié et par une même
pratique des contraintes d'écriture, inspirées des mathématiques, de la
versification et du jeu.
- Loin
de bloquer l'imagination, ces contraintes la stimulent. Palindromes
géants (un mot qui se lit dans les deux sens comme le verbe « RASSURER »)
haïkus de métro, tables de multiplication (Tables
de nain) de Paul Fournel.
- Marcel Duchamp rejoint le groupe en
1962. En 1966, Raymond Queneau demande au poète-mathématicien Jacques Roubaud
de le rejoindre. Puis c'est au tour notamment de Georges Perec (1967), Marcel
Bénabou et Luc Etienne (1970), Italo Calvino (1973), Le Tellier en 1992. Le
dernier entrant en date est l'écrivain espagnol Pablo Martin Sanchez, en
2014.
- Premier
écrivain du groupe à recevoir le Goncourt «si je n'étais pas membre de l’OuliPo,
j’aurais sans doute écrit un roman très différent » a affirmé Hervé Le
Tellier, le 30 novembre dernier La production des Oulipiens
navigue entre sophistication et blague potache. Raymond Queneau, qui avait déjà
écrit de 99 façons différentes la même histoire en 1947, publie en 1961 Cent mille milliards de poèmes,
dans lequel chacune des strophes de dix sonnets se combine aux autres.
- On
trouve également La
disparition (1969) de Georges Perec, un roman de plus de 300
pages sans qu'une seule fois apparaisse la lettre "e", la plus
utilisée en français, et son complément, Les revenentes (1972) où le "e" est la
seule voyelle présente.
- Dans son roman protéiforme La Vie mode d'emploi (1978),
qui se déroule dans un immeuble, Perec se fixe enfin comme contrainte de
déplacer le lecteur dans l'immeuble en suivant les mouvements du cavalier sur
un jeu d'échecs. Le "cheval" doit explorer les 100 cases de ce
damier, sans jamais repasser par la même. »
- (éléments d’un
reportage sur France-Infos)
|
- D’autres contraintes existent :
-
- – L’Abécédaire. Il s’agit
d’un texte où les initiales des mots successifs suivent l’ordre alphabétique.
Exemple : Inventaire :
- A brader : cinq danseuses en froufrou (grassouillettes),
huit ingénues (joueuses) kleptomanes le matin, neuf (onze peut-être)
quadragénaires rabougries, six travailleuses, une valeureuse walkyrie, x
yuppies (zélées)
-
- – L’Acrostiche universel :
à partir d’un nom ou d’un mot donné, l’acrostiche est un poème qui compte
autant de vers que ce mot compte de lettres, et dont le premier vers commence
par la première lettre du mot, le deuxième par la deuxième, et ainsi de suite.
-
- Cinq manières
d’utiliser les contraintes d’écriture pour devenir plus créatif
-
- Fixez un objectif de
nombre de mots
- Imposez-vous un thème : le voyage, la ville, la
science-fiction, le romantisme, etc…
- Limitez vos paramètres (lieux, espace spatial)
- Réduisez votre casting de personnages
- Limitez l’espace-temps
- Portez votre contrainte sur le dispositif narratif
(textes épistolaires construits avec des lettres, dialogues, répliques de
théâtres) et le choix de narrateur.
-
- Exercice d’écriture proposé/ imposé
- « Découvrir… Regardez sans
cesse ailleurs ! » JEAN COCTEAU
-
- Avec trois propositions au choix :
-
- 1/ Racontez une courte histoire de
découverte et d’observation particulière, en suivant la contrainte de
l’abécédaire expliqué ci-dessus.
- 2/ La phrase de Cocteau est un incipit
(le début, ça commence…) et vous continuez à accrocher vos mots derrières les
siens.
- 3/ Trois personnes se croisent et
dialoguent entre eux :
- Monsieur Découverte, Madame Regard, et Monsieur
Ailleurs… Essayez d’être drôle…
Découvrir, regardez sans cesse ailleurs / Patricia
Regarder sans cesse ailleurs,
ce reproche, elle lui faisait continuellement.
-
Tu pourrais t’occuper un peu plus de
nous, t’intéresser à nous, ta famille, tes amis, à moi….
Elle
ponctuait ce credo par quelques étranglements de la voix.
Je comprenais cette
discorde. C’était toujours difficile, presque insupportable d’être avec lui et
se demander constamment si Mathieu prenait conscience de notre présence.
Mathieu n’était pas
particulièrement personnel, ingrat ou insensible aux autres. Non, c’était un
rêveur… Il vivait dans sa tête, mais son imaginaire semblait avoir besoin de
support. Comme une palette de forme, un paysage, une silhouette, un objet
familier, étaient les détonateurs d’une histoire, d’une rêverie, d’une musique
aux résonances personnelles qu’il gardait comme un secret, un trésor. Sa tête
se transformait, s’éclairait, son visage s’illuminait d’un sourire béat. Je me
demandais souvent s’il se protégeait ainsi de toute intrusion qu’il devait concevoir
comme une invasion. Mathieu était un être énigmatique et sa femme colérique,
excentrique. Les deux s’étaient choisis ou associés sûrement par
l’intermédiaire d’un cupidon aussi distrait et décalé que Mathieu.
La vérité et j’en
étais souvent le témoin, était que Barbara avait particulièrement besoin
d’attention. Elle s’ennuyait vite. Par tous les moyens, elle aimait se
distraire ou parler pour échapper à ses obsessions. Son extériorité tapageuse
avait nourri l’intériorité nuageuse de son mari.
L’anecdote
que je vais raconter est une histoire vraie, vécue. Mathieu se trouvait comme
souvent le soir au retour de son travail, assis sur un fauteuil, ravi de la crèche, expression utilisée
par ses proches. Elle signalait par une image, une imagerie, l’ailleurs dans la tête de l’homme encore
jeune.
Barbara, excédée,
décida de réagir. Finies les querelles, les reproches, elle allait
méthodiquement suivre un plan pour confronter Mathieu à sa personnalité
fantasque, égocentrée et lui mener la vie dure.
Alors, un matin de décembre
plutôt ombrageux, elle entreprit de déplacer chaque jour un élément du décor ou
des ustensiles, dans leur maison. D’abord elle changea de place des objets
utiles pour le quotidien. La lampe qui éclairait son fauteuil favori à la place
de la télévision qui déménagea dans un placard. Le paillasson extérieur se
retrouva au milieu du salon. Puis dans un rayonnage de la cuisine, les BD de
Mathieu remplacèrent ses pâtes favorites….
Un capharnaüm
s’installa dans toutes les pièces. Au début du deuxième plan, Barbara empilait
des objets hétéroclites. Ces amoncellements restaient encore discrets pour
garder une certaine harmonie dans l’appartement disait-elle. Les visiteurs amis
ne devaient ni intervenir, ni commenter, ni questionner son mari.
Mathieu
restait stoïque, mutique comme à l’accoutumée. La vie semblait continuer avec
ses vicissitudes et ses petits bonheurs de tête. Au bout de quelques semaines,
Barbara s’offusquait du peu de réaction de son compagnon. Il avait l’air de
s’accommoder des idées farfelues de sa femme. Mathieu replaçait bien quelques
objets, laissant d’autres amuser sa tête dans leurs incongruités. Alors dépitée,
Barbara déclencha le troisième plan, celui ou toutes perturbations
sensorielles, esthétiques, utilitaires devaient être visibles et handicapantes,
en deux mots l’emmerder.
Certes ! non ! La distraction, l’absence restaient les maîtres mots
des préoccupations conscientes ou inconscientes de Mathieu qui continuait
gentiment d’alimenter son imaginaire des nouvelles trouvailles de sa femme. Il était
même fier d’elle, l’ayant souvent trouvé un peu trop terre-à-terre à son
goût.
Pour
moi, le voisin témoin, le nouveau plan de Barbara me semblait trop destructeur,
mais les faits m’ont contredit. Ce couple amant ennemi se rapprochait l’un de
l’autre, jour après jour, dans une sorte de laisser faire Ubuesque et créatif,
devenu récréatif. Depuis lors, dans un élan philosophique, je me suis donné
comme devise : Apprenons à regarder
ailleurs, à s’emparer du dérisoire…
Découvrir, regardez sans cesse ailleurs / Cécile
1/ Abécédaire
Arrivée du bord comme dernière éventuelle fantaisie, je gravis la
hauteur immense et joyeuse, plus que les kilomètres. La loyauté mène notre
omniprésence aux actes. Pourtant, que ressentir sans trouble universel Voyons...
Wxyz
2/ Découvrir,
regarder sans cesse ailleurs…
Ailleurs, je regarde, et je ne vois que mon reflet. Je découvre en effet
mille et un visages qui pourrait être les miens. Quant à l'observation de la
nature, elle m'éblouie chaque jour de sa véracité lumineuse.
3/ Mr Ailleurs,
Mr Découverte et Mme Regard
Madame Regard adore explorer les sensations de Monsieur Découverte.
Monsieur Ailleurs, lui, est déconnecté et agit en conscience, oui, mais
laquelle ?
Monsieur Découverte part en expédition régulièrement et déplore parfois
un manque d'assurance. Madame Regard lui confie qu'à la vue de ses expériences,
rien ne vaut le vécu.
Monsieur Ailleurs, toujours fidèle à lui-même, ne se pose pas la
question, il est ailleurs.
Madame Regard observe le temps qui l'observe à son tour. Ce dernier
passe et s'étiole parfois. Monsieur Découverte la fait vibrer et l'amène à se
poser les bonnes questions. Car à force de s'aventurer, Monsieur Découverte
s'est enrichi de compréhensions différentes de celle de Madame Regard. Monsieur
Ailleurs, parlons de lui, est un peu celui d'entre nous tous. Parfois.
DECOUVRIR ET AILLEURS, UNE FABLE / Joël
Je m'impose un thème, un lieu, trois
personnages : la crue de la Marne et les animaux, Madame Regard, Monsieur
Découverte, Monsieur Ailleurs
- Mme Regard :
C'est inimaginable ! Le chemin que nous prenions
pour se promener le long de la Marne est entièrement recouvert, ainsi que les bancs
ou l'on se reposaient. Ça me rappelle l'année 1957 où la Marne avait atteint la
hauteur de sept mètres avec des maisons inondées et des évacuations en barques.
- Mr
Découverte :
Chouette nous allons louer une barque et
observer les animaux !
- Mr Ailleurs :
Moi je pense à toutes ces catastrophes dont
celle de 2020 dans le sud, au très beau village complètement détruit de
Vésubie.
- Mme Regard :
Regarder ces imbéciles, ils croient bien
faire en donnant du pain aux canards et aux cygnes, c'est pourtant écrit en
gros à plusieurs endroits que le pain les tue !
- Mr Ailleurs :
Ça me fait penser aux nouveaux touristes de
la montagne cet été qui donnaient des friandises aux marmotte… Des
inconscients !
-Mme Regard :
Oh la belle famille de canards, oh le vilain
corbeau qui tente d'attraper un caneton, je ne savais pas qu'il était capable
de cela ! Mais le papa veille et il échoue ce vilain corbeau.
- Mr Ailleurs :
Ils ont de la chance, ils vivent en liberté,
pas comme leurs congénères dans ses poulaillers industriels ou ils finissent en
canard à l'orange.
- Mr Découverte :
Vous connaissez le conte des trois petits
canetons, Flic, Flac et Floc ? Ils ne voulaient pas suivre leur maman dans
la mare pour nager et ils vont voir successivement les mamans poule, vache,
cochon, chat, chouette qui leur demandent d'émettre le son qui les caractérisent
chacun. À chaque fois, c'est un échec et ils finissent par accepter d'être des
canards et suivent leur maman dans la mare…
- Mme Regard :
Oh les beaux cygnes !
- Mr Ailleurs :
Ce sont des canards qui se sont transformés
en cygnes comme dans le conte de Pedersen !
- Mr Découverte :
Le zoo de Vincennes a été aussi inondé et des
crocodiles se sont échappés. J'en aperçois deux là-bas sur la petite île.
- Mme Regard :
Attention ils sont méchants ! Savez-vous
qu'à l'origine ils étaient gentils selon un conte connu africain ? Voilà
en résumé un jour un crocodile sauva de la noyade une petite fille et en guise
de remerciement il demanda au père de lui jurer que lorsqu'elle serait adulte
il la lui donnerait en mariage. Mais le père la mariera avec un notable et
viendra tuer le crocodile. C'est ainsi que les crocodiles détestent les hommes.
- Mr Regard :
Oh, regardez les pauvres castors et les
ratons laveurs, l'eau a recouvert leurs tanières et leurs galeries. Comment
vont-ils survivent ?
- Mr Ailleurs :
Regardez en face sur les arbres, une famille
de hérons. Le mâle a un fromage dans son bec, il a dû le voler au corbeau ou à
un renard, il y en a beaucoup dans le coin…
- Mr Découverte :
La nature est inspirante, Dans la forêt, la
montagne, à la mer je sauve mon esprit et trouve mon âme, je vous propose
chacun de nous réciter une citation, un poème que vous aimez…
- Mme Regard :
L'important pour être heureux, est de
posséder ce qui ne s'achète pas : l'amour, l'amitié, la gratitude, le pardon, la
sérénité, et la conscience.
- Mr Ailleurs :
J'ai appris à attendre, à accepter, à
respecter mais je n'apprendrais jamais à faire semblant d'être quelqu'un que je
ne suis pas !
- Mr Découverte :
Ne vous découragez jamais, au moment même où la
chenille pensait que le monde était fini, elle se transforma en papillon.
- Mme Regard :
Il y a quelque chose qui me désole, il
y a plusieurs années de cela, on voyait beaucoup d'hirondelles, elles ont
disparu.
- Mr Ailleurs :
Et les insectes ?
Avant quand on faisait un voyage assez long
en voiture on avait des dizaines d'insectes morts collés au parebrise, c'est
aussi terminé.
- Mr Découverte :
Ils veulent mettre des barbelés autour de ma
pensée, mais j'ai des hirondelles dans la tête, et elle seront toujours libres
de voler, de voyager, de chanter...
- Mme Regard :
Rimbaud, Le Dormeur du val : C'est un
trou de verdure où chante une rivière, un soldat jeune, bouche ouverte, tête
nue, pâle dans son lit vert ou la lumière pleut, les pieds dans les glaïeuls,
il dort. Il a froid, la main sur la poitrine, il a deux trous rouges au côté
droit.
- Mr Ailleurs :
La vie ne vous dit pas non, mais patience,
tout finira par arriver, donner du temps au temps, nous permet de tolérer la
frustration…
- Mr Découverte :
Sans écrire, la vie n'est juste pas possible !
- Mme Regard :
L'intelligence humaine n'est pas un
algorithme, et cela n'est pas uniquement relié aux capacités de mémorisation…
Abécédaire / Colette
Proposition 1 : Abécédaire
Au commencement, Brutalement, Curieusement,
Découvrir, Est-ce que, Franchement, Généralement, Honteusement, Il fallait Juste
que le Koala, Lui seul, Minaude et Nargue Ou Peut-être que Raconter une fable,
Savamment, avec Tact, sans Ululer, ce soit Véritablement, l’histoire d’un
Wapiti Xénophobe, aux Yeux Zébrés.
Proposition 3 : Trois personnages
dialoguent
En cette belle journée Mr Découverte voulait
sortir en forêt admirer les arbres, les feuilles et les animaux qui étaient
légions dans le secteur. Il appela Mr Ailleurs et Mme Regard pour qu’ils se
joignent à lui.
Mme Découverte prit son panier, son canif,
ses jumelles, et ajouta son siège portatif car elle pouvait rester des heures à
l’affût mais protégeait son arrière-train et ses genoux.
Mr Ailleurs, lui, était parti en bord de mer,
mais il rappliqua le plus vite que lui permettait sa mobylette à l’ancienne.
Pendant ce temps, Mr Découverte et Mme Regard commencèrent leur progression
dans les sous-bois. Ils regorgeaient de champignons, cachés souvent sous des
fougères.
Mme Regard ajusta ses jumelles pour observer
la beauté d’une mousse, d’un vert très particulier qu’elle venait de remarquer
aux abords d’un chêne. Elle était douce sous la main, et Mme Regard en frémit
d’impatience. Elle n’aimait rien tant qu’admirer les trésors de la nature et sous
ses yeux grands ouverts s’offrait une myriade de couleurs, de textures, de formes
étranges et si fabuleuses. Elle n’avait pas assez de ses deux yeux et de ses
jumelles pour contempler ces merveilles.
Mr Découverte, lui aussi avait les mirettes
en ébullition, et ses mains écrivaient, décrivant tout ce qui passait devant
ses yeux et devinaient ce qui se cachait sous les feuilles ou à la cime des
arbres. Il aurait bien voulu monter sur les branches pour s’offrir une vue
plongeante mais ses jambes ne le portaient plus comme avant et il ne se risqua
pas à faire de l’escalade.
Ils furent interrompus dans leurs travaux de
fourmis par l’arrivée de Mr Ailleurs, qui avait la tête dans les nuages,
craignant une ondée prochaine.
-Dépêchez-vous, leur
cria-t-il, ça va péter et ça va faire mal !
Ses deux amis n’étaient guère ravis de devoir
cesser si tôt leurs travaux et continuèrent sur leur lancée.
- Vraiment, vous êtes
toujours si inconscients. Je vous dis qu’un orage se prépare, voulez-vous vous
prendre la foudre ou préférez-vous vous barrer ?
- Quel rabat-joie vous êtes aujourd’hui !
répliqua Mme Regard
- Ah oui, ça c’est
vrai, on ne peut plus découvrir en paix ? ajouta Mr Découverte, en
soupirant sous l’effort.
Il venait de trouver des morceaux de tronc
d’arbre d’un genre tout à fait exceptionnel et il n’entendait pas quitter les
lieux sans en avoir découvert l’origine ou tout au moins enveloppé certains
spécimens pour une étude plus approfondie une fois rentré chez lui.
- Tant pis, je rentre
seul dit Mr Ailleurs d’un ton péremptoire, mais ne venez pas vous plaindre que
je ne vous ai pas prévenus.
- Non, ne vous
inquiétez pas pour nous, on a 1 tente et des couvertures de survies, des barres
protéinés, on pourra faire face ! conclut Mr Découverte.
Mr Ailleurs était désespéré : pourquoi
avait-il fait tant de chemin pour être témoin de l’entêtement de ses
amis ?
Il remonta sur son engin et partit en le faisant
pétarader.
- Ouf, dit Mme
Regard, j’ai cru qu’il ne s’en irait jamais ! Ah, mon amour, venez avec
moi sur les fougères, voyez comme elles sont douces !
Mr Découverte se lova
contre sa chère amie et ils restèrent ainsi sous les arbres sans aucune peur de
l’orage.
Exercice d’acrostiche
Louise était gaie, ce jour-là
Elle devait rencontrer un bel homme
Gustave, un prétendant aux yeux bleus
Et à la carrière prometteuse
Ravie de la soirée qu’elle allait passer
En rouge se vêtit et s’observa
Toute impatiente de sa découverte
En joie elle était ce jour-là.
HAÏKUS/ Noëlla
- La
mer
-
- Quand
la mer veille
- Tous
les poissons s'amusent
- L'hiver
au soleil
-
- Bretignolles
sur mer
-
- Le
bleu Nuit
- Côté
de lumière
- Roses
trémières
-
- Mandala
à la Parée, plage de Bretignolles
-
- Sable
dessiné
- Jardinier
de la mer
- Joie
éphémère
-
-
- Acrostiches
- Neige
- Narcisse cristallisée
- Enveloppée
- Implore le soleil, belle
- Givrée, glacée
- Entravée
-
- La mer
- La mer veille
- Accueille le
- Mandala sur le sable
- Éveil méditatif
- Retouché par la vague
DECOUVRIR ET AILLEURS, ACROSTICHE / Odette
- M ’émouvoir
un instant
- En écoutant
les oiseaux
- Revenir en
enfance
- Voir ce
petit ruisseau
- Élever le
regard
- Imaginer des
tableaux
- Les
souvenirs sont là
- Les revivre,
c’est beau
- Et cueillir
les roseaux
- Utiles, ils
sont pour faire
- Xylophone ou
pipeau
-
- Revenir en
arrière
- Évoquer les
souvenirs
- Nostalgique
et amère
- C’est ainsi
que je suis
- Ouverte au
monde
- Non, je ne
le suis plus
- Tristesse,
tu m’accables
- Rencontrer,
je ne peux plus
- Engagée, je
suis devenue
-
- Fanée en un
instant
- Laisser-là
sur pied
- Elle durera
plus longtemps
- Unicolore ou
bigarrée
- Remercier
vous serez
ABECEDAIRE / Noëlla
-
Z
-
URGENCE
-
A N
-
T
-
U
-
R
-
E
-
-
- Abricotier, bougainvillier, cacaoyer, dialogue envisagé.
Finalement gâché.
- Hiver imparfait. Jardins Kyoto, lilas, myosotis, Narcisse, ornent, partagent,
questionnent.
- Rêvons sans temps mort. Urgence vacances, weekend X, yoga, zenitude.
-
-
A bientôt
-
Chêne
-
Dragonnier
-
Erable
-
-
Fin !
- Ah non!
-
Forsythia
-
Genévrier
-
Hibiscus
-
If
-
Jojoba
-
Kaki
-
Laurier rose
-
Magnolia
-
Noisetier
-
Olivier
-
Pin parasol
-
Quinina rouge
-
Rhododendron
-
Sapin bleu
-
Tilleul
-
Ulmo
-
Vigne
-
Weigelia
-
Xanthoceras
-
Ylang ylang
-
Zelkovo
-
Proposition d'écriture à distance du 22 février 2021
- Jules Verne
- Romancier, dramaturge, poète, compositeur du 19ème
siècle

|
- Jules Verne est né en 1828 à Nantes, et meurt
en 1905 à Amiens.
- Destiné à reprendre la charge notariale de
son père, il fait ses études de droit à Paris et écrit très précocement en
poursuivant ses études.
- Il se cultive de littérature
contemporaine : Alexandre Dumas, Alfred de Vigny, et dévore les drames de
Victor Hugo.
- Il ne deviendra célèbre qu’à l’âge de 35 ans
avec son premier roman cinq semaines en ballon qui
rencontrera un grand succès, même à l’étranger.
- Grisé par ce succès, il refuse la charge
d’avoué proposé par son père. D’une grande activité créatrice, il excellera
dans des œuvres fantastiques et des récits de voyage extraordinaires.
- Son éditeur, Hetzel, l’incite à travailler
d’une manière plus scientifique en lui proposant une littérature vulgarisant la
science.
- Ses romans fantastiques et d’anticipation
enthousiasmeront ses lecteurs. Son contexte romanesque s’inspire des modes de
vie et des avancées scientifiques de la deuxième partie du XIX° siècle. Jules Verne écrira
soixante-deux romans et dix-huit nouvelles, de nombreuses pièces de théâtre,
des récits autobiographiques, des poésies, des chansons.
- Il fut adapté au cinéma, à la télévision, en bande
dessinée, au théâtre, à l’opéra, en musique ou en jeux vidéos. Son œuvre est
universelle, il est traduit dans de nombreuses langues, avec un total de 4751
traductions. Il vient au deuxième rang des auteurs les plus traduits au monde après
Agatha Christie et devant Shakespeare.
- Antimilitariste dans sa jeunesse, ses
opinions changent au fur et à mesure des contextes politiques (Guerre de 1870, Commune
de Paris) et il devient militariste, colonialiste, impérialiste, réactionnaire…
|
- Quelques livres bien connus sur soixante-quatre romans publiés :
- -
1863
cinq semaines en ballon
- -
1864
Voyage au centre de la terre
- -
1865
De la terre à la lune
- -
1869
Vingt mille lieues sous les mers
- -
1870
Autour de la lune
- -
1873
Le tour du monde en quatre-vingt jours
- -
1875
l’île Mystérieuse
- -
1876
Michel Strogoff
- -
1879
Les tribulations d’un chinois en Chine
-
- Propositions d’écriture :
-
- 1/
Faite évoluer un personnage de fiction dans un rodéo, un voyage, une
aventure.
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Incipit : Prenons de la hauteur…
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Comme le Nautilus (*) si vous preniez l’eau, où
arriveriez-vous ?
- (*) Sous-marin imaginé par Jules Verne
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